Violences anti-policières

Une manifestation contre les violences policières
(Photo AFP)

Coup sur coup, dans l’Essonne, deux adolescents ont été tués dans des rixes opposant des bandes. « Le Monde » a publié il y a trois jours une étude démontrant que les violences anti-policières ont été multipliées par 2,3 en vingt ans.

QUATORZE ans : les adolescents fauchés dans la bagarre étaient des enfants. À la consternation du public s’ajoutent tous les commentaires prévisibles : la montée d’une violence considérée comme une façon de vivre, d’insuffisants effectifs de gardiens de la paix, une éducation en échec auprès des minorités. On a déjà trouvé les auteurs des meurtres : leurs vies sont aussi détruites que celles qu’ils ont prises. Loin des effets de manche et des arrière-pensées politiques, le problème de la violence quotidienne ne peut être que résolu que par une série de mesures complémentaires, bien plus, en tout cas, que par l’adoption de nouvelles lois.

Délire des jeunes.

Ce délire  de la jeunesse n’a pas besoin en effet d’une nouvelle répression légale, mais de l’application stricte des lois déjà en vigueur. La République n’a pas cessé, depuis des décennies, dans un contexte alourdi par l’immigration, de céder des portions de territoire aux trafiquants de drogue et à des groupes de gosses qui ne savent pas distinguer entre les jeux d’enfants et la révolte contre la société.   Fallait-il réduire le nombre de policiers de proximité ? Fallait-il enterrer des statistiques alarmantes ? Le sujet n’est pas neuf, il remonte à des décennies et il a toujours opposé la nécessité de réduire les dépenses publiques et la protection du citoyen non-violent. Le plus alarmant, c’est la fréquence des agressions contre des policiers, passée de 13 192 en 2000 à 31 257 l’année  dernière. Le chasseur devient gibier, l’autorité des policiers est bafouée, ils sont battus, agressés, écrasés par des voitures folles de trafiquants de drogue en pleine activité et, s’ils sortent pour arrêter des malfrats, ils ne sont pas certains de rentrer sains et saufs. Allez-leur dire, après ça, qu’ils doivent traiter les délinquants avec précaution !

Une vie ne vaut plus rien.

Parfois, le récit des chocs terribles entre forces de l’ordre et délinquants qui considèrent leur choix de vie lamentable comme l’ultime défi à une société dont ils exècrent les principes, relève de l’horrible, par exemple le cas d’un fuyard cerné de toutes parts qui, pour échapper à l’arrestation, n’a pas hésité à rouler par deux fois sur le corps d’un policier, comme si une vie ne valait plus rien et comme si, en ajoutant le meurtre à la vente de la drogue, il se donnait une dernière chance, alors que, en réalité, il se condamnait lui-même à une très lourde peine de prison. Sur ce sujet aussi, que n’a-t-on pas dit de ces malheureux policiers, coupables d’impardonnables bavures, toujours prêts à en découdre, ajoutant un désordre arbitraire à la violence de leurs ennemis ! Mais il suffit d’avoir été renversé une fois par une voiture folle, d’avoir essuyé des tirs de mortier d’artifice, d’avoir a été pris au piège d’un commissariat ou d’une voiture en flammes, de savoir que ces malfrats n’ont plus peur de rien ni de personne pour que s’appliquent, hélas, les règles du western. C’est à celui qui aura dégainé et tiré le premier. La réalité dépasse, et de loin, le cinéma.

Les voix de l’indulgence.

On entendra toujours, dans notre société, les voix sonores de l’indulgence ; nous aurons toujours droit au discours cartésien qui expliquera la violence par des circonstances sociales inacceptables et auxquelles le pays n’aurait pas remédié. Ces arguments reposent certes sur des faits têtus. Ils méritent qu’on les prenne en compte et que, sur la durée, nous lancions des politiques propres à ramener l’apaisement. Mais il ne faut pas ignorer pour autant la disproportion entre la détresse des jeunes et les actes qu’ils commettent au nom de cette détresse. Tous les pauvres ne se jettent pas comme des bulldozers sur les policiers ; tous les espoirs déçus n’aboutissent pas nécessairement au crime. La preuve en est qu’on peut être né en Seine-Saint-Denis ou à Trappes et devenir une célébrité. On doit à la fois reconnaître que les solutions à cette crise sont complexes et coûteuses, ce qui implique qu’elles soient mises en œuvre le plus tôt possible, et frapper massivement les délinquants ou criminels afin qu’ils soient mis hors d’état de nuire. Pas de salut, pour eux et pour nous, sans retour à l’ordre.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Violences anti-policières

  1. Laurent Liscia dit :

    Si bien dit: il est important d’exprimer sa compassion pour toutes les parties. Le métier de policier est l’un des plus difficiles. Le métier de trafiquant n’est jamais un bon choix, quelles que soient les circonstances atténuantes.

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