Le front du RN

Le Pen et Mélenchon : des affinités
(Photo AFP)

Le Rassemblement national (ex-Front national) a décidé de voter la motion de censure déposée par la Nupes, coalition de gauche cornaquée par Jean-Luc Mélenchon. Ce choix montre que le RN se moque de ses propres idées. En réalité, il n’en a pas. Son seul objectif est de renverser Emmanuel Macron.

GRÂCE au refus des Républicains de participer à cette mascarade, le gouvernement a résisté à trois motions de censure, ce qui, dans la nuit d’hier à aujourd’hui, a ramené un peu de calme à l’Assemblée, où Élisabeth Borne s’est montrée impassible, malgré de multiples algarades qui n’avaient pour seul but que de malmener les représentants du pouvoir. Décidément, c’est moins Macron que les institutions que le RN conteste. Il a passé son temps à clamer que le président était minoritaire pour s’engager dans une voie où il a réussi à prouver que l’alliance  quelque peu monstrueuse entre l’extrême gauche et l’extrême droite ne fait jamais qu’une minorité.

LR embarrassé.

La droite classique a joué un rôle décisif qui nous a épargné une dissolution de l’Assemblée et des élections législatives anticipées. Certes, elle ne l’a pas fait de gaieté de cœur et a pris bien soin de dire, par la voix d’Olivier Marleix, chef des députés LR, que, s’il le fallait, son parti déposerait à son tour une motion de censure. C’est ce qui s’appelle manquer de grâce et surtout exprimer un certain embarras : pourvu que ce geste en faveur de la majorité ne coûte pas des voix à son parti !

Le désordre vient des oppositions.

Ce n’est pas la dernière fois que le gouvernement recourt au 49/3, et d’autres l’ont fait avant lui.  Les oppositions répètent à l’envi que la France vit dans un désordre effréné, mais on remarquera que la majeure partie de ce désordre vient des cris, des éclats de voix, des accusations infondées, des mots diffamatoires, des hululements, des imprécations en provenance des oppositions.

Grand Guignol.

Bilan de cet épisode peu honorable pour la démocratie française : Mme Le Pen a commis une bourde stratégique de première ampleur. Sachant qu’il n’existe pas de majorité contre Macron, elle a jeté ses forces aux côtés de la Nupes, non pour gagner, mais pour donner un peu plus de visibilité à la haine qu’elle nourrit contre le président. Comme si nous ne le savions pas ! Comme si elle avait une chance d’aboutir ! Comme si l’hémicycle était un théâtre pour enfants !

Les extrêmes se rejoignent.

Cependant, d’une certaine manière, les extrêmes se rejoignent. Il y a longtemps qu’ils se retrouvent sur l’Europe, sur Poutine, sur la fiscalité. De sorte que chacun des deux partis ne cesse d’être vulnérable à l’intoxication par l’autre. Voilà qui est fait : Marine Le Pen aurait pu être séduite, à force de se dé-diaboliser, par LR, elle a préféré rejoindre l’homme qui admire les régimes cubain et vénézuélien. LFI, au moins, a l’avantage d’être disruptif, de ne respecter rien ni personne, d’annoncer la révolution qu’elle appelle de ses vœux, quitte, au moment du grand soir, à ce que le RN sorte les longs couteaux et se débarrasse de cet encombrant compagnon  de route.

Problème existentiel.

Si le RN était dé-diabolisé, il adhèrerait aux Républicains, et perdrait ainsi sa raison d’être. Il a fallu un accès de désespoir pour voter avec la Nupes. C’était le seul moyen d’exister. Ce qui veut dire que le RN en est là, il a besoin, encore et toujours, d’exister. Mais faites donc encore un effort, Mesdames et Messieurs les post-fascistes ! Allez au bout du raisonnement : le choix en faveur de LFI conforte votre réputation de surexcités ; un autre choix vous renverrait tout droit dans les bras de la droite classique.  Ces députés vêtus de sombres vêtements et de cravates, cette image illusoire d’élus au service du peuple, ces leçons qu’ils ne cessent de donner alors qu’ils n’ont rien fait sinon piéger la République, le RN, c’est ça.

RICHARD LISCIA

Ce contenu a été publié dans Non classé. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Le front du RN

  1. Jean Yves BRUNET dit :

    En situation de résistance, l’essentiel est de repousser avec force le sombre pouvoir macronien qui saccage la France.
    Les LR font figure de marionnettes soumises, cocufiants leurs électeurs.
    Que les opposants souhaitent la dissolution d’un gouvernement qui éjecte du débat le parlement, refuse le résultat des urnes, c’est leur droit, voire leur devoir.
    Les insulter à longueur d »article ne donne qu’une pénible lecture, où l’auteur étale sa bile et ses rancoeurs personnelles.

    Réponse
    Je ne vois pas en quoi mes analyses insultent qui que ce soit. Vous décrivez « l’essentiel » avec des mots fallacieux. Le gouvernement ne refuse pas le résultat des urnes, ce sont le RN et la Nupes qui le font, avec un cynisme exceptionnel. Le gouvernement a la majorité et la macronie vient de le prouver, en déclenchant ce mariage de la carpe et du lapin. Si votre lecture est « pénible », vous savez ce qu’il vous reste à faire.
    R. L.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.