PS : descente aux enfers

Olivier Faure célèbre sa « victoire »
(Photo AFP)

Les meilleures intentions restent parfois lettre morte : Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol ont tenté de passer un accord, ils ont décidé de s’en passer, M. Mayer-Rossignol étant nommé second de M. Faure et très occupé à peser sur le suite des événements.

DANS CES CONDITIONS, qui résultent des irrégularités du scrutin, il est bien peu probable que les socialistes retrouvent leur lustre d’antan. Le conflit de tendances, qui oppose un Premier secrétaire convaincu que l’alliance avec la Nupes est le seul remède à la déperdition des suffrages socialistes et un homme coopté qui tente désespérément de sauver ce qu’il reste de social-démocratie au PS, est une sorte de progrès inéluctable vers l’absorption du PS par la France insoumise. On ne dîne pas avec le diable sinon avec une longue cuiller et, de ce point de vue, Olivier Faure, naguère invisible, continuera à se battre en interne contre un adversaire qui, lui, représente les hollandais du parti.

Le feu à la maison.

Il est quand même curieux que, à ce jour, les socialistes n’aient pas encore commencé à dire ce qu’ils comptent faire, où ils vont et de quelle manière ils entendent reconquérir leurs galons de parti de gouvernement. Ils sont tous dans une bulle, voués à se chamailler pendant qu’il y a le feu à la maison, ce dont ils ne semblent pas se douter. On a beaucoup reproché à Emmanuel Macron de ne pas savoir non plus ce qu’il souhaite faire de son second et dernier mandat, mais, sur le sujet, la gauche n’est pas plus avancée que lui, et pas davantage non plus que la droite, dont les élus s’apprêtent à voter la loi sur la réforme des retraites tout en stigmatisant par un langage offensif les initiatives de l’exécutif.

Une loi inaccessible ?

L’image ainsi donnée de la démocratie française est un tableau hermétique soumis à,l’analyse du peuple qui ne cherche même pas à comprendre le message contenu dans la toile bigarrée proposée par Olivier Faure. Vous ne serez pas davantage éclairé par les intentions de LFI, du RN, qui se pose en parti immuable de l’alternance et se voit à l’Élysée en 2027 et de LR, qui a fait sa vocation de l’amour vache (je vote la loi tout en te donnant des coups de pied). Voilà ce qui se passe quand on abandonne tout courage, tout credo idéologique, et qu’on cherche une ligne en oubliant celle qui a toujours prévalu. Bref, le PS n’est plus ce qu’il était, de sorte que la capacité des partis à faire le plus grand tintamarre alors que villes et campagnes se révoltent contre le projet de réforme, rend sans doute impossible l’adoption par une majorité.

La France mûre pour une dissolution.

À part le RN de Mme Le Pen, et bien entendu la majorité, la constellation de partis qui ne savent ni ce qu’ils veulent ni leur orientation va sans doute obliger le président de la République à dissoudre l’Assemblée et procéder à des élections anticipées, auxquelles personne, y compris Renaissance, ne s’est préparé. La haine épaisse qui dicte leur comportement à la Nupes, à LR et au RN leur fait croire que jamais Emmanuel Macron ne retrouvera ses scores de 2017. Pour faire cette analyse, on s’appuie sur les sondages qui étalent sur la place publique la faiblesse numérique de la macronie. Mais c’est aller vite en besogne : des élections anticipées ne règleront ni le problème du PS ni celui de la Nupes mais feront monter sur le ring le couple honni, Renaissance contre RN.

Autodafé.

Il paraît que les Français ne veulent pas de ce choix, mais ils y courent aveuglément. On s’en prend sans cese à M. Macron, on fait dire aux Français ce que l’on veut entendre et après on s’étonne de ce qu’ils préfèrent le calme à la tempête. Et pourtant : la réélection de M. Macron a été une épiphanie qui a confirmé son hégémonie et que le RN reste une entité en marge du pouvoir. Il n’existe pas de contre-réforme, il n’y a qu’une sorte de commedia dell’arte où les grimaces et les gestes exagérés remplacent le dialogue. Les élus ont construit un feu de joie où ils ont peu à peu jeté tous leurs principes, tous leurs symboles, toutes leurs valeurs.  C’est purifiés qu’ils seraient convoqués à de nouvelles élections.

RICHARD LISCIA

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