Trump organise sa défense

Un subversif
(Photo AFP)

Les analyses exposées en France sur l’inculpation de l’ex-président Donald Trump sont dictées par l’idée qu’il considère comme utiles ses démêlés avec la justice. Sa popularité, en effet, dépasse, et de beaucoup, celle de son principal rival républicain, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Trump, pourtant, n’est pas au bout de ses peines.

TOUT D’ABORD, il ne fait aucun doute que l’ancien président aime que l’on parle de lui, en bien ou en mal. Il sait que dans les cas où des élus américains ont survécu aux injonctions judiciaires, leur cote de popularité n’a pas baissé. Mais l’inculpation d’un président pour une affaire de mœurs est sans précédent. Elle n’est que le début d’une vaste action judiciaire qui finira par le confondre pour sa responsabilité dans l’affaire du sac du Capitole en janvier 2021. Il existe peut-être une majorité pour applaudir à  des attaques contre les institutions, encore faut-il qu’il franchisse le cap de la justice avant de tenter une nouvelle candidature.

L’homme qui choque.

La liste des méfaits de Trump est longue. Elle va de ses méthodes de gestion de ses affaires immobilières qui trahissent son absence d’honnêteté, jusqu’aux pressions exercées sur des élus, dont le vice-président Mike Pence, qui a rejeté son ordre de ne pas valider la victoire de Joe Biden lors des élections de 2020. Trump a toujours combattu les institutions américaines et il a sans cesse approuvé la subversion. Son comportement politique a surpris ses concitoyens et en a choqué beaucoup, qui le lui ont fait savoir en votant pour Joe Biden avec 7 millions de voix d’avance.

Le temps judiciaire.

Bien entendu, Trump ne manquera pas d’organiser sa défense en se victimisant et en essayant de démontrer  qu’il est le martyre de « l’État profond » avec lequel il aurait un compte à régler. Mais déjà, si, aujourd’hui, un policier lui passe les menottes, l’effet sera désastreux sur sa popularité. Certes, le temps judiciaire n’est pas celui de la politique, mais  les élections n’auront pas lieu avant 2024, ce qui donne 19 mois aux procureurs pour clouer au pilori l’homme qui les a tant haïs.

Populisme mondial.

Il est donc difficile de lui prédire un avenir glorieux ; il sera obligé de prendre sa retraite. Il peut affaiblir Biden, mais s’il n’est pas le représentant du parti républicain, son influence sur le public américain sera très amoindrie. On peut néanmoins penser que le populisme de Trump reflète une tendance mondiale, avec des roitelets toujours plus confiants en eux-mêmes, les Poutine, Xi, Erdogan, Ben Salman, Bachar, et les ayatollahs.

Tant qu’il y aura des hommes.

L’enjeu ne réside pas dans les chemins tortueux qui conduisent à la conquête du pouvoir, il est dans cette démocratie que les peuples en souffrance continuent d’espérer. Tant qu’il y aura des Ukrainiens pour se battre contre les hordes de Poutine, des femmes iraniennes pour arracher leur voile, des Chinois pour se dresser contre le despotisme, Biden continuera d’être infiniment plus précieux que Trump.

RICHARD LISCIA 

 

 

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Une réponse à Trump organise sa défense

  1. Dominique S dit :

    Parmi les roitelets, vous avec oublié King Jong-Un. Il est pourtant l’un des plus caricaturaux.

    Réponse.
    Vous avez raison.

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