Pédagogie pour un fiasco

Ne pas chercher un clone de Macron
(Photo AFP)

Ce matin, Emmanuel Macron explique aux lecteurs du « Parisien » qu’il aurait dû davantage « mouiller sa chemise » sur la réforme des retraites. Parmi les reproches qui lui sont adressés, figure en effet celui de « s’être planqué », ce qui est faux mais a fait mouche.

Il n’y a pas d’instrument oratoire dont il se priverait, mais la méthode, conçue pour modifier en profondeur la précédente, en vigueur il y a seulement quelques jours, ne semble pas devoir porter ses fruits. Elle a déjà servi, et elle est caduque. Elle tombe sur un océan de scepticisme qui ruine le plaidoyer avant qu’il n’ait été annoncé. On ne peut pas cependant lui en tenir rigueur. L’un de ses objectifs est de mettre un terme à l’irrésistible ascenson de Marine Le Pen, qui elle,se contente de recueillir les fruits d’une campagne permanente mais passive.

Un candidat introuvable ?

Il n’est pas impossible qu’élue en 2027,  le triomphe de Marine Le Pen soit attribué à la très médiocre campagne du président actuel, même si, à deux reprises; il a battu la cheffe du Front national, nom historique (et militaire) du RN propre à souligner le danger qu’il représente. Mais en 2027, les éléments de la question seront très différents. Macron ne sera pas candidat et il faudra trouver un homme ou une femme capable de battre Marine Le Pen. On ne trouvera pas ce personnage sous le sabot d’un cheval.

Macron laissera une trace.

L’Assemblée fonctionne en ce moment sur un pôle triple, avec une majorité relative portée par Renaissance. Le seul élément favorable au camp démocratique, c’est le temps. Macron ne peut pas se représenter, c’est un mal et un bien. Un mal parce qu’il eût été le seul à devancer Marine Le Pen, un bien parce que les centristes ont le temps de former une coalition autour d’un candidat sûr qui reprendra le flambeau de la réforme. On n’est jamais un has been. Macron, quoi qu’on en dise, laissera une trace profonde dans le pays, justement parce qu’il a gouverné avec une audace exceptionnelle. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut chercher son clone, mais le candidat ou la candidate en phase avec la population et qui devra principalement la rassurer, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Une érosion souhaitable.

La trilogie parlementaire appartient au passé. La Constitution fonctionne sur deux pôles, l’un composé par les extrêmes, même s’ils n’ont rien en commun à part la boursouflure, et un centre qui gouverne avec une majorité absolue, laquelle enverra LFI et le RN ronger leur frein pendant cinq années supplémentaires. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen poursuivront leur entrisme dans les syndicats et les professions, mais leur bilan, de ce point de vue, est maigre. L’énorme risque d’un déclassement international de la France ne peut être traité désormais que par une lente érosion du RN.

Le scrutin nivellera le chemin.

C’est à quoi on peut s’attendre si enfin la foule se calme et s’aperçoit qu’elle file un mauvais coton. Nous ne manquerons pas de candidats, ils seront une pléthore le moment venu. Mais ils auront du mal à réunir toutes les qualifications requises. Heureusement, le scrutin nivellera le chemin ; le RN rève de plaies et de bosses, mais il est condamné à s’assagir, ce qui serait déjà fait su ses voltigeurs parlementaires ne savouraient avec délices les insultes et les invectives, pour reconnaître ensuite leurs excès et demander pardon. On se souvient de l’injure, jamais de l’excuse.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Pédagogie pour un fiasco

  1. Doriel Pebin dit :

    Bonjour, il est curieux de constater que personne dans les médias et les journalistes ne souligne que LFI ou RN sont très régulièrement minoritaires dans le pays. Question légitime et pertinente, comment feraient-ils pour gouverner si par hasard (?) ils étaient aux manettes ? Ils se retrouveraient dans la même situation qu’ils dénoncent continuellement pour E. Macron mais avec très probablement plus de rejet. Les outrances de LFI et l’incompétence du RN seront très vite mises à nues et évidentes. C’est une bonne illustration de la pathologie actuelle du raisonnement qui semble frapper une « majorité » (silencieuse ?) de Français. La casserolade démontre qu’une minorité peut prendre en otage et désinformer un pays sous l’oeil ‘bienveillant » de la quasi totalité des médias et des « experts » (les critiques étant l’exception). Continuez à dénoncer ces comportements d' »adulescent » et de fascistes potentiels.

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