Le pouvoir harcelé

Rima Abdul Malak
(Photo AFP)

La casserole est devenue l’arme de pointe de la contestation politique ; elle est dirigée contre le président mais aussi contre ses ministres en visite en province. La « casserolade » a recouvert  une parole qui se voulait pédagogique.

EMMANUEL MACRON a répété que ces concerts d’aluminium ne bougeraient pas sa réforme d’un iota, le fait est que le pays est à l’arrêt. Il l’est même quand il s’adonne aux activités culturelles, par exemple à la remise des Molières qui a été chahutée par des manifestantes auxquelles la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a riposté vertement en soulignant les efforts du gouvernement en faveur de la culture en France. Il l’est encore quand des ministres se déplacent en province. Il l’est quand la justice interdit la destriction des bidonvilles qui, à Mayotte, devait suivre l’expulsion des immigrés clandestins.

Zones de non-droit.

Façon de démontrer que le gouvernement ne gouverne plus, que les manifestants ont créé des zones de non-droit qu’ils assimilent à la démocratie directe. Toute l’action passée et à venir de l’exécutif est passée au crible de la réforme des retraites. Les stimulants apportés  à la Culture ne comptent pas dès lors qu’il faut travailler deux ans de plus. Discutée, la politique de l’immigration du gouvernement avait trouvé sa justification à Mayotte où la situation démographique est devenue invivable depuis que Mayotte a choisi la France, mais accueille des milliers de femmes qui viennent accoucher dans la partie française de l’archipel pour obtenir la nationalité française de leur progéniture.

Un pays paralysé.

On assiste donc à la plus grande déstabilisation qui ait été tentée depuis de nombreuses années. Ce n’est certes pas la première fois que l’exécutif doit se défendre contre des formes variées de harcèlement. Le problème est que tous les secteurs de l’activité gouvernementale sont atteints et que le pays est paralysé. La conséquence probable est qu’il ne se passera rien en France pendant au moins quelques mois. Or, comme nous l’avons expliqué dans des articles antérieurs, Macron a besoin d’avoir les coudées franches pour dépasser la réforme des retraites et passer à d’autres dossiers au moins aussi importants et sérieux que celui qui a chamboulé la France.

Une farce.

Le non à la réforme a gagné tout le système de circulation sanguine du pays. On joue une forme de gouvernance déléguée, destinée à remplacer l’exécutif. Macron serait tenté de faire respecter l’ordre s’il ne s’était heurté à un barrage judiciaire à Mayotte. C’est Darmanin qui tombe de son piédestal, c’est Braun qui est chahuté. Il est vrai qu’accorder 1,50 euro de plus aux généralistes, c’est se moquer du monde. La farce n’a aucun pouvoir de persuasion.

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2 réponses à Le pouvoir harcelé

  1. Jean Vilanova dit :

    On ne sait comment l’exécutif peut encore se sortir d’un telle nasse. Mais, constat qui éclaire d’un jour lugubre l’état du pays, sont-ce donc les « casserolades » et non pas la confrontation démocratique des idées qui le fera tomber ? Désormais, le ridicule et l’insondable sottise qu’il est de bon ton d’afficher devant les caméras de télévision sont-elles la martingale enfin découverte par les démagogues et les ennemis de la démocratie pour parvenir à leurs fins ? Car ces casserolades sont autant de baillons. Tout cela est tellement désespérant ! Enfin, M. Liscia, puisque vous affichez ici une photo de notre ministre de la Culture, je la salue pour sa réponse au cordeau, hier soir, lors de la cérémonie des Molière. Elle a trouvé les mots justes pour répondre à la ridicule saillie de ces deux « artistes » que personne ne connaît fustigeant, s’il m’en souvient, « la bonne logique ultralibérale » du pouvoir. « Bonne logique ultralibérale », on se pince ! Ces mêmes intermittents qui bénéficient d’un système de protection sociale unique au monde porté à bout de bras par nos impôts au nom de l’exception culturelle française ! Mauvaise foi, aveuglement, indécence ? Je n’ai plus de mots. Et deviendrais-je aussi sot que ce troupeau ? En effet, j’en viens presque à souhaiter que la CGT mette sa menace à exécution de perturber le festival de Cannes, cet orphéon de « stars » en carton-pâte, gauchistes de salon, repus de subvention.

  2. Celicout dit :

    Eh oui. C’est tellement facile et à la mode de vilipender notre président et son gouvernement.
    Dans un pays où la liberté d’expression, de la presse, de tout un chacun est de règle, certains parlent de dictature, sans aucune vergogne.
    Ce sont les mêmes qui mettent un « e » aux noms au féminin, mais ne pensent pas à la dictature iranienne ou afghane, où la, pourtant, leur féminisme de salon se frotterait à de vrais problèmes.
    C’est désespérant.

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