Un soupçon d’espoir

Une Borne impavide
(Photo AFP)

France-Info diffuse depuis ce matin un information qui, si elle se confirmait, pourrait bien relancer le « dialogue » entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Élisabeth Borne s’apprête en effet à lancer des invitations aux organisations syndicales pour renouer la discussion avec elles.

VOUS DIREZ  que la méthode n’est pas nouvelle et que ce qui sépare les syndicats du gouvernement reste bien plus fort  que ce qui peut les réunir. Que le pouvoir ne privera pas la France syndicale d’une forte manifestation le 1er mai et que, jusqu’à présent et officiellement, les leaders syndicaux n’ont exprimé qu’une opposition sans réserves. Mais le temps a fait son œuvre : Laurent Berger (CFDT) et Philippe Martinez ont démissionné et sont remplacés par deux femmes. Non pas qu’une syndicaliste femme serait moins redoutable qu’un homme. Mais le principe de la casserolade a atteint son point extrême, le ridicule ravageur. Et surtout, Mme Borne entend discuter de sujets difficiles que la loi sur la réforme des retraites, votée et promulguée, a laissés pour l’avenir immédiat, c’est-à-dire post-Premier mai, les carrières  longues et le cas des seniors qui risquent de se retrouver au chômage pendant deux ou trois ans.

Une poire pour la soif.

En même, il est indéniable que nous assistons, depuis quelques jours, à un léger affaissement de la contestation. Oui, le 1er mai sera le zénith des anti-réformistes. Mais après ? Chacun a gardé une poire pour la soif. La réforme des retraites est si vaste, elle concerne tant de gens, elle est telllement présente dans la vie des Français que les sujets susceptibles d’être améliorés ne manqueront pas.

Dr Marine.

En outre, au spectacle d’un pays affaibli et déclassé s’oppose une réalité incontestable. Si Marine Le Pen estime qu’elle a convaincu son électorat que tout va mal et qu’elle est la seule thérapeute du pays, la croissance lui fait un pied de nez, l’emploi redresse son biais, l’industrie et notamment la haute technologie n’ont jamais cessé de marcher du bon pied. Certes, la crise politique s’ajoute à la crise sociale et nombre de nos concitoyens sont accablés par la peinture sinistre que font les extrêmes de notre pays. Mais les Cassandre n’ont jamais raison. Le pire n’est pas sûr. On peut même dire que si la réforme des retraites est abandonnée en l’état, si elle reste inachevée, si elle bouscule le peuple, la France ne sera pas amoindrie.

Oui, les jeunes ont un avenir.

Une bonne politique creuserait cet espoir naissant. Elle ouvrirait largement les domaines où le génie français a déjà fait ses preuves. Elle bénéficierait de ce sentiment porteur qu’est l’optimisme alors que M. Mélenchon et Mme Le Pen murmurent dans les oreilles nationales le discours du désastre. Rien de nouveau : les extrêmes ont toujours recours à cette méthode qui consiste à diffamer le pays, à souligner son déclin, à lui prévoir un avenir catastrophique et à tenter de vendre à la populace terrorisée ses crèmes protectrices et ses liniments coûteux. Cette jeunesse, qui croit que la retraite sera celle qui vient d’être adoptée, ne sait pas que, par le travail et l’acharnement, elle peut s’en constituer une dont elle ne rêve même pas aujourd’hui.

Non au fatalisme.

Au fond, les extrêmes appellent les Français au fatalisme. Il n’y a aucune raison de le faire. Nous avons réduit le chômage, nous le réduirons encore. Nous avons résisté au Covid comme peu de pays ont réussi à le faire. Nous avons eu toutes sortes de menées subsersives, gilets jaunes et réforme des retraites, et nous sommes indemnes. Nous sommes comme le travailleur qui rentre le soir à la maison, après une journée particulèrement difficile et qui se dit : « Je ne suis pas mort et j’en sors renforcé ».

RICHARD LISCIA

 

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