Comment rembourser la dette

Bruno Le Maire
(Photo AFP)

Avec 3 000 milliards de dette publique, la France doit se hâter de commencer à la  réduire.  La tâche semble insurmontable, mais contrairement aux prédictions des Cassandre, des moyens existent pour la ramener à un niveau supportable.

LE GOUVERNEMENT subit depuis le début de l’année un tir nourri contre sa politique financière. Il n’est pas privé de quelques instruments susceptibles de lui faciliter le travail. L’inflation, si décriée partout, a déjà eu un effet positif sur nos emprunts dévalués par la hausse des prix. Ce matin, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a tenté de démontrer, face à des interlocuteurs plutôt sceptiques, comment il allait procéder.

Bref moment de gratitude.

La réforme des retraites joue un rôle essentiel dans la tâche qu’il s’est assignée. À terme, elle rapportera de l’argent qui permettra de ne pas augmenter les cotisations et de ne pas réduire les pensions. Des torrents de critiques ont noyé l’exécutif auquel on reproche son « quoi qu’il en coûte »  suivi par une politique d’austérité. Mais l’un ne va pas sans l’autre. Grâce au maintien du pouvoir d’achat des Français pendant la période de la pandémie, les structures économiques sont restées indemnes. Malheureusement, le moment de gratitude populaire a été bref. On voudrait que les pouvoirs publics réitèrent le programme appliqué au Covid. Malheureusement, il ne s’agit pas de la même maladie. Nous avons épargné le pouvoir d’achat en distribuant quelque 400 milliards d’euros. Nous ne pouvons pas renouveler cet exploit.

Agir vite.

La crise sociale dépasse le cadre de la réforme. Nous devons puiser dans notre dynamisme économique les ressources qui nous permettront de figurer un jour parmi les nations européennes qui sont sorties de la nasse. S’il est vrai que cela passe par des efforts gigantesques, il faut en outre agir vite car beaucoup de prédateurs attendent que notre pays fasse défaut.  Une première agence de notation a abaissé la note de la France, les autres suivront bientôt. Pour revenir à une note plus favorable, il faut abaisser le taux de la dette par rapport au PIB.

Le secret, c’est la réduction des dépenses.

L’effort doit être soigneusement élaboré. Il ne doit pas casser la croissance et ne doit pas augmenter les inégalités. Comme nous le disons plus haut, l’inflation peut jouer un rôle bref, mais utile, mais elle aussi représente un danger qui doit disparaître. Le seul moyen du redressement, c’est une réduction des dépenses publiques : la France est le pays européen qui consacre la partie la plus imposante de son PIB à la dépense sociale. Il y a des records qu’il est préférable de ne pas battre. En tout cas, le refus du gouvernement de céder aux injonctions syndicales ne correspond nullement à un entêtement ou à un caprice du président de la République. Il s’inscrit dans une logique financière qui a l’attrait des expériences concluantes.

Les autres remèdes relèvent de l’aventure pure et simple. La réforme a provoqué une sorte de soulèvement populaire, la baisse des pensions, la hausse des cotisations ou les deux à la fois entraîneraient une révolution. Avant de s’en tenir à la majorité hostile à la réforme et qui éructe de rage, on devrait se demander qui défend le mieux l’intérêt général.

RICHARD LISCIA

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