Retraites : Macron marque un but

Les flammes remplacent le muguet
(Photo AFP)

Le Conseil constitutionnel a rejeté pour la deuxième fois une demande de référendum d’unitiative partagée (RIP) sur la réforme des retraites. Objectivement, c’est une victoire pour le président de la République, mais l’affaire n’est pas close : les centristes du petit mouvement LIOT ont déposé une proposition parlementaire pour le lancement d’un  débat en vue d’abroger la loi et la mobililisation populaire ne diminue pas.

LA RÉFORME survivra sans doute à ces nouveaux assauts : d’une part, il n’y a aucune raison que le Conseil change d’avis et d’autre part, il est peu probable que LIOT trouve une majorité absolue. Le jeu n’est donc ni institutionnel ni parlementaire et c’est une guerre d’usure que se livrent l’Élysée et les opposants. Le temps qui passe ne profite pas aux organisations syndicales, qui ne peuvent pas mobiliser leurs forces indéfiniment. On ne perçoit encore aucun signe de lassitude parmi les manifestants mais les nombreux recours engagés contre la loi sont en train d’échouer l’un après l’autre, de sorte que la réforme est chaque fois légitimée sur un parcours qui aboutira, tôt ou tard, à des décrets d’application.

Il joue à cache-cache.

Si les manifestants ont réussi à recouvrir la voix du président quand il se déplace, M. Macron utilise désormais des stratagèmes qui lui permettent de se rendre dans des agglomérations différentes de celles qu’il a annoncées. On mesure le niveau de jeu à cache-cache auquel l’autoritarisme des partis et des syndicats a réduit le président de la République. Il est tout simplement consternant qu’il soit obligé de se déplacer en catimini, alors que l’interprétation des règles de droit par les syndicats est tout à fait illégale. M. Macron devrait au moins être aussi libre que le citoyen  lambda à voyager en France et à s’exprimer en tout lieu sans craindre une ingérence de la foule.

Lassitude ?

Les manifestations elles-mêmes sont parvenues à un degré de violence inadmissible. Les syndicats sont en train d’exploiter un filon dangereux si, à la faveur d’une manifestation organisée, une catastrophe se produit. Une politique fondée hypocritement sur la violence des black blocs, que les syndicats dénoncent tout en s’en réjouissant, finira par lasser le grand public qui, déjà, se demande si la bataille contre la réforme des retraites, qui n’a pas de fondement juridique, est bien utile.

On note, bien sûr, l’irrédentisme des syndicats mais on constate aussi que Macron, qui a encore quatre ans devant lui, ne lâchera rien. Et il lâchera d’autant moins qu’il vient de remporter deux victoires discrètes avec le double rejet du RIP. Paralyser le pays au nom d’une cause, c ‘est possible, mais le paralyser trop longtemps nuira à la même cause.

RICHARD LISCIA 

 

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Une réponse à Retraites : Macron marque un but

  1. mathieu dit :

    Merci pour ce court billet… où tout est dit!

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