La destruction de l’Ukraine

Zelensky et Macron sur la même ligne
(Photo AFP)

Les annonces d’une contre-offensive de l’armée ukrainienne se multiplient, mais la réalité sur le front est beaucoup plus sombre : à chaque revers qu’il essuie, notamment à Bakhmout, Vladimir Poutine se venge en tuant des civils et des enfants.

LES PROPOS tenus sur les médias sont plutôt optimistes : non seulement l’Ukraine résiste, mais elle a conquis du terrain autour de Bakhmout, où Evguéni Prigojine, chef de la milice Wagner, ne peut plus se targuer d’être invincible.  Mais le tableau général est peu encourageant : on se perd en débats infructueux en Occident au sujet des armes à livrer à l’armée ukrainienne, la vérité est que les bombardements aveugles des Russes n’épargnent aucune grande ville et tuent tous les jours des civils.

Trois raisonnements.

Le premier raisonnement à tenir concerne Poutine : il ne respecte aucune règle, de sorte que ses ennemis ne sont pas obligés de se mettre en danger en évitant systématiquement de tirer sur le territoire russe. La méthode du Kremlin doit être combattue par une méthode similaire. L’idée est qu’il ne faut pas chatouiller l’une des grandes puissances nucléaires ne vaut rien quand on pense aux dommages qu’il cause à l’Ukraine. Poutine ne connaît que la force et quand les civils verront les fusées ukrainiennes tomber sur leur sol, ils commenceront à poser des questions sur l’évolution du conflit, leur sécurité et leur avenir.

Un barbare pas fou.

Le second porte sur le risque d’une riposte nucléaire russe. Poutine est une brute, mais il n’est pas fou. On ne peut donc pas dire à la fois qu’il est fou et dangereux. Il a créé une logique qui est devenue son credo. Il a à peu près tout fait pour déclencher une riposte ukrainienne massive. Il n’est donc par surpris pour sa part par les sabotages qui, désormais, ont lieu régulièrement en territoire russe.  Il se venge d’une manière barbare, mais sa conduite de la guerre est suicidaire ; il périra parce que c’est un maniaque tout juste bon à faire couler le sang ukrainien, et qu’il a déjà démontré son impuissance stratégique.

La timidité des Occidentaux.

Le troisième raisonnement concerne les hésitations, les craintes et les reculs des Occidentaux qui redoutent, à tort, de s’engager dans un conflit militaire avec Moscou ou pire, une guerre nucléaire. Cette perspective se serait déjà matérialisée à cause des provocations insensées de Poutine. Il ne peut pas faire pire que ce qu’il fait aujourd’hui. Il a reçu le message des Européens et des Américains : le recours à l’arme nucléaire par la Russie assurerait sa vitrification.

Hitler le petit.

Au risque de passer pour un va-t-en guerre qui ne risque rien, je continue à penser qu’une aide plus large à l’Ukraine n’entraînerait pas une nucléarisation du conflit. Que Poutine peut être comparé à Hitler ; qu’il a fait de son mépris des Ukrainiens le prétexte d’une démolition systématique de leur pays ; qu’il faut donner un coup d’arrêt à sa prédilection pour la sauvagerie et que les Russes n’ont pas le choix : ou bien ils démettent leur dictateur, ou bien les Ukrainiens le feront à leur place.

Aucune alternative.

Le comportement inhumain du maître du Kremlin n’offre aucune alternative : ni aux Occidentaux qui doivent passer outre leurs états d’âme et donner à Zelensky les armes dont il a besoin (étant entendu que les conséquences de cette politique seront moins graves qu’ils ne le pensent), ni à Poutine qui a tout fait pour être personnellement ciblé par un assassin, ni enfin aux Ukrainiens seulement désireux de reconquérir leur territoire mais forcés par la paranoïa du dictateur à gagner la guerre et à le sortir du Kremlin.

Ce dont les Russes les remercieront plus tard.

RICHARD LISCIA

 

 

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Une réponse à La destruction de l’Ukraine

  1. Jean Vilanova dit :

    A de nombreuses reprises, Poutine nous a fait montre de sa couardise. Il vit terré dans ses palais de stuc car il a peur de la mort. Et comme toutes les brutes, il ne comprend que le langage de la force. C’est pourquoi je regrette les propos de certains commentateurs – ceux-là vont du philosophe médiatique au politicien dépassé qui, doctement, sur les plateaux de télévision ou dans les journaux nous expliquent qu’est venu le temps de négocier. Mais négocier avec ce tyran, n’est-ce pas abdiquer devant ses mensonges, les déportations d’enfants et ses meurtres de masse de civils ? Autrement dit, si j’ai bien compris, passer ces pauvres gens par pertes et profits en les faisant mourir une deuxième fois ? Sans même évoquer le formidable feu vert donné à tous les criminels de son espèce qui, un peu partout dans le monde, rêvent de l’imiter. Il faut aussi, de temps en temps se rappeler les leçons de l’Histoire. Une histoire pas si ancienne de surcroît. Car Poutine, c’est Hitler. Ou Staline. C’est pourquoi, il n’est d’autre issue, selon moi, que d’élargir l’aide occidentale aux avions réclamés à cor et à cri par le président Zelenski. N’oublions jamais, sauf à nous exposer à des lendemains douloureux, que le peuple ukrainien se bat aussi pour nous. Il constitue l’avant-garde des soldats de la liberté.

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