L’Ukraine et le devoir européen

Zelensky impavide
(Photo AFP)

L’armée ukrainienne a bel et bien lancé sa fameuse contre-offensive, au grand soulagement des Européens qui donnaient des signes d’impatience. Les efforts de Kiev sont coûteux en hommes et en matériel, ce qui doit accroître notre solidarité bien plus que nos craintes.

LES UKRAINIENS livrent une guerre contre l’un des colosses militaires du monde sous l’œil clinique et critique de leurs alliés. Le soutien en matériels et en renseignements à Kiev ne nous donne aucun droit sur la manière de conduire cette guerre. Il est indéniable que l’Ukraine se bat pour nous, que si elle perd, les Russes tenteront de reconstituer l’URSS. Mais d’une part, nous ne devons pas céder à la panique chaque fois que les Russes, qui ont fait des progrès, marquent un point. Il est par exemple scandaleux que d’aucuns aient analysé la destruction d’un barrage comme un fait d’armes russes. La seule leçon qu’il faille en tirer est qu’ils sont capables de tout. Et, d’autre part, Volodymyr Zelensky ne va pas l’emporter d’un coup de baguette magique.

Nous ne savons pas tout.

En la matière, le silence est d’or. Notre devoir est de renforcer le soutien à Kiev, même si la guerre est interminable. Peut-être est-ce le rôle des médias de montrer les faiblesses du dispositif militaire ukrainien, mais nous ne percevons que la partie émergée de l’iceberg. Nous ne savons pas tout. La preuve en est que, malgré la pléthore de généraux fançais sur les plateaux de télévision, personne ne décrit de A à Z la stratégie adoptée par Zelensky. Et c’est heureux. Une guerre ne se conduit pas sans un minimum de secret. Et les références à la Seconde guerre mondiale, qui semblent illuminer les comportements russes d’aujourd’hui, sont peut-être trop nombreuses.

Les clés de notre destin.

Le constat que Zelensky détient les clés de notre destin ne doit pas nous amener à donner des conseils à l’Ukraine depuis notre fauteuil. Ce sont les Ukrainiens, civils et militaires, qui meurent ; ce sont eux qui doivent reconquérir leurs territoires et leur liberté ; ce sont eux qui font tous les sacrifices. Ils livrent une guerre interminable contre un ennemi qui n’a aucun scrupule et a commencé à se ressaisir. Tout le monde sait qu’une offensive est beaucoup plus coûteuse pour l’assaillant que pour le défenseur d’une position. Il y a des raisons stratégiques aux difficultés rencontrées par l’armée ukrainienne.

La victoire sera ukrainienne.

Pour être certains de rester dans l’optimisme, qui est aussi notre zone de confort, convainquons-nous que la victoire sera ukrainienne. D’abord la contre-offensive n’a pas échoué. Les Ukrainiens ont conquis un peu de territoire. Ensuite les fameuses « dents de dragon » et les tranchées installées par les Russes peuvent être contournées. Enfin, ne perdons pas de vue que les Russes sont au bout du rouleau, dans une situation d’une grande confusion, avc un Kremlin divisé en divers courants, des oligarques dont la loyauté est vulnérable, un président Ubu-Roi qui a fait du mensonge sa langue diplomatique et des gestes effrayents mais incohérents, comme la livraison au Bélarus d’armes nucléaires tactiques, façon nouvelle d’étaler l’irresponsabilté sur une plus grande partie de territoire.

Suicide du poutinisme.

Le tableau est le suivant : Poutine amorce sa reconquête de l’URSS en faisant un cadeau empoisonné à cet imbécile de Loukachenko ; Zelensky gratte des portions de territoire à la force du poignet. Cet exercice est grand consommateur de sang. Nous sommes tous avec l’Ukraine libre. Alors que Poutine fait tout ce qui est en son pouvoir pour ressembler à Hitler, il va bientôt savoir comment Hitler est mort en 1945 à Berlin. Le Kremlin d’où sont partis tant d’ordres de massacres deviendra bientôt le cadre d’un suicide, celui d’un régime totalitaire.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à L’Ukraine et le devoir européen

  1. Laurent Liscia dit :

    Mais on constate aussi que l’État-major ukrainien n’est sans doute pas aussi efficace qu’on l’espérait. La contre-offensive sera sanglante, et risque de ne pas aboutir. Il n’est pas impossible qu’on assiste a un pas-de-deux ou chaque côté avance et recule tous les six mois. Ca ressemble de plus en plus a la guerre de tranchées … On voit mal quel serait l’élément decisif d’une victoire ukrainienne sinon un écroulement de l’economie russe, ou du pouvoir en place. Mais l’economie et la population ukrainienne souffrent terriblement aussi.

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