Wauquiez : la main tendue

Laurent Wauquiez avec Virginie Calmels
(Photo AFP)

Président LR de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez propose dans « le Figaro » une coalition avec la macronie pour l’adoption d’une loi sur l’immigration.

LA PROPOSITION a de quoi faire réfléchir Renaissance, le parti d’Emmanuel Macron, dans la mesure où elle est le jalon d’une adoption à la majorité absolue d’une loi sur   l’immigration. Dans le camp macroniste, on s’empresse de rappeler que le projet du gouvernement est déjà assez sévère pour les migrants et qu’il n’est pas utile de le remanier. Cependant, c’est probablement la première fois qu’au sujet d’un domaine régalien une majorité se dessine. C’est d’autant plus intéressant que, sans céder d’un pouce sur le projet LR, M. Wauquiez tend la main au président de la République, alors que, jusqu’à présent, LR s’efforce d’apparaître comme un parti d’opposition.

Un interlocuteur de choix.

Le camp de Macron ne peut pas se permettre de négliger le plan de M. Wauquiez. Il sera sans doute candidat à la président de la République en 2027, mais il n’est pas le seul et on se bouscule au portillon. Il n’est pas non plus le candidat le plus populaire. Il reste toutefois un interlocuteur de choix sur un sujet qui constitue une des priorités de l’opinion. Même s’il n’y a pas d’accord avec M. Macron, M. Wauquiez aura réussi le tour de force de requinquer Les Républicains dont les atermoiements leur ont  beaucoup coûté en 2022, avec la candidature catastrophique de Valérie Pécresse.

Pour LR, pas d’autre option.

Les Républicains ont tout intérêt à montrer à leur électorat qu’ils sont à la fois intraitables et ouverts (contradiction originelle) sur les question des migrants. Ils n’ont pas d’autre option : ils ne peuvent pas se déporter sur leur gauche, ils ne peuvent pas davantage rejoindre les rangs du Rassemblement national. La centralité de la macronie est naturellement leur destination privilégiée. Laurent Wauquiez n’est pas une quantité négligeable. Ancien ministre de Chirac, normalien et énarque, il a une aura qui dépasse et de loin celle des excités de la dernière heure, les Ciotti, Retailleau et Larcher. Si son image publique est un peu sombre, s’il a prononcé parfois des propos inconvenants, par exemple contre Nicolas Sarkozy, il vient de montrer flexibilité et sens pratique.

Pragmatisme contre populisme.

Le rapport de forces parlementaire milite de toute façon dans le sens d’un rapprochement avec le camp de M. Macron. Sous la houlette d’un Wauquiez, LR devra s’apaiser pour survivre. Ce qui démontre qu’on n’est pas condamné par son passé et qu’on peut déployer un pragmatisme après avoir tenté le populisme. Depuis les élections législatives de 2022, la plupart des commentateurs déclarent qu’il n’y a pas d’autre issue qu’une entente cordiale entre LR et la macronie. Ce ne sont pas les faits, mais les électeurs, qui décident.

Un ordre ferme mais juste.

Il me semble que le pays a un besoin urgent de retour au calme, à un ordre ferme mais juste, à une vigilance qui empêche les débordements auxquels nous venons d’assister. Il est certain qu’en lançant son pavé dans la mare, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a fait le bilan d’une France affaiblie par les émeutiers et s’est bien gardé d’en tenir Emmanuel Macron pour responsable.

RICHARD LISCIA

PS- Demain est le 14 juillet et je prends deux semaines de vacances. Je serai de retour sur le blog à partir du début août.

R. L.

 

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8 réponses à Wauquiez : la main tendue

  1. pierre joly dit :

    Bonnes vacances M. Liscia, reposez-vous et prenez soin de vous !
    PS- j’ai lu votre éditorial hier dans le Quotidien du médecin.
    J’espère absolument pouvoir continuer à vous lire, avec plaisir, fidélité et concorde sur votre blog ! J’ai besoin comme beaucoup d’entre-nous.
    Cordialement.
    Pierre JOLY

    Cher Monsieur,
    Merci de votre fidélité, c’est un précieux encouragement.
    R. L.

  2. Doriel Pebin dit :

    Bonjour, je rejoins M. P. Joly dans ces encouragements. Nous avons besoins de vos commentaires qui relèvent de l’observation, de l’analyse et du simple bon sens. Bonnes vacances

  3. guinard dit :

    Je viens de lire dans le dernier numéro du Quotidien que vous preniez votre retraite après 36 ans de bons et loyaux services, selon la formule consacrée. Merci à vous pour tous les commentaires éclairés et éclairants que vous donnez de l’actualité depuis si longtemps. Nous aurons plaisir à continuer de vous suivre sur ce blog. Bien à vous.

  4. Jean CAZENAVE dit :

    Ancien abonné de la revue, j’ai presque (!) toujours apprécié vos éditos toujours frappés au coin de beaucoup de bon sens et de pondération.
    J’ai mème souvent pensé, en renouvelant mon abonnement, que vos propos me manqueraient si je laissais tomber le quotidien !
    Permettez moi donc de vous remercier et de vous souhaiter une bonne retraite, tout en espérant de vos nouvelles de temps en temps,surtout si le temps se gâte. On aura besoin de vos sages propos !

    Réponse
    Je reprends mon blog dès le mois d’août.
    R. L.

  5. PASSEBOIS Danielle dit :

    La retraite doit bien arriver un jour bien sûr, mais je regrette que vous partiez. C’était vital pour moi de lire chaque jour vos articles. De plus, je les envoyais à mon petit-fils de 23 ans pour qu’il apprenne ainsi à analyser la politique.
    Bonne retraite, quand même, pour vous ; profitez-en bien.

    Réponse
    Je reste à votre service sur le blog.
    R. L.

  6. Bedat dit :

    Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables. Ceci dit,nous serons nombreux à regretter le départ de Richard Liscia qui au fil des années parvenait si bien à la juste analyse des évènements politiques, avec un minimum de mots !

  7. Scetbon dit :

    Votre chronique dans le no du 13 juillet intitulée : « C’est le temps de faire mes adieux aux lecteurs du Quotidien » ne peut laisser indifférent. Une longévité de 36 ans dans un même exercice pour le même journal : tout est dit quant à la qualité dans l’accomplissement de la tâche et l’indice de satisfaction du lectorat. Analyses
    étayées, commentaires mesurés, discrètement engagés, sans parti pris outrancier : What else ? Alors, bonne retraite, assurément sans lézarder.

  8. nghia nguyen hieu dit :

    Votre chronique est ma première page de lecture du Quotidien, merci.

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