Climat : l’échec

Joe et Jill Biden à Hawaii
(Photo AFP)

Sur le réchauffement climatique, on n’est rassuré ni sur le sérieux avec lequel les populations prennent les directives mondiales ni sur la discipline des gens, soit qu’ils ne croient pas à ce que l’on leur dit, soit que la paresse les empêche de servir la cause climatique avec tout le zèle requis.

DES PROGRÈS ont été accomplis : les désastres de l’été 2023 rappellent aux sceptiques que, pour l’humanité, c’est une question de vie ou de mort ; les gouvernements ont mis en place des plans de lutte contre l’effet de serre ; l’ONU se plaint de la lenteur avec laquelle le monde s’est converti à la cause climatique, mais les climatosceptiques défendent une cause perdue.  Pratiquement, le débat philosophique est clos.

La sainte batterie.

D’où vient, alors, la sensation que les hommes, peuples et gouvernements confondus, se mentent à eux-mêmes ? Pour une part, l’attachement aux carburants est resté le legs empoisonné du siècle précédent : la voiture est mieux qu’un objet confortable, c’est une religion et toutes les automobiles ne sont pas encore électriques. Le seraient-elles qu’elles nous contraindraient à concentrer tous nos efforts sur la sainte batterie, en cherchant plus de métaux rares et en bâtissant d’immenses usines pour fabriquer des millions de semi-conducteurs. Je me suis toujours demandé combien de ressources rares il faut pour créer une batterie et ce que l’on fait des batteries usées.

Pas plus polluant que la guerre.

Je souhaite aussi que, pour une autre part, les nouvelles constructions soient aux normes anti-sismiques et anti-réchauffement. Des accords précis, avec des calendriers, devraient être publiés par l’ONU. Mais n’est-ce pas une chimère que d’imaginer que la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, rende des comptes à une autorité internationale ? Elle livre d’ailleurs en Ukraine une guerre qui est, entre autres, une machine à couvrir de pollution, armes à sous-munitions, carcasses de chars et de blindés, canons détruits, mines, le territoire ukrainien. Imaginez combien d’années il faudra, une fois la paix conclue, pour nettoyer la terre ukrainienne de tous les viols qu’elle aura subis.

Climat et fisc.

Les gouvernements devraient enfin s’abstenir de dépolluer par la fiscalité. En France, les pouvoirs publics s’apprêtent à augmenter les impôts des sociétés, ce qui a fait bondir de rage le patronat. Mais le recouvrement est un sport national. Croissance aidant, les rentrées sont bonnes aux yeux de nos gouvernants. Ce n’est pas glorieux de songer à une hausse des impôts dans un pays qui consacre 58 % de son produit intérieur brut aux dépenses de la collectivité.

Il y a pire.

Nous veillons à ne pas tuer la croissance, et pourtant nos méthodes fiscales finiront par l’achever. Le macronisme, pourtant, est la démarche la moins favorable aux impôts. Imaginez un Mélenchon contraint de boucler ses fins de mois par des hausses d’impôts sur le revenu ! Il y a toujours pire qu’une conjoncture déplorable. La lutte contre le réchauffement climatique tient en quelques mots. Elle nécessite une adhésion totale de l’humanité aux sacrifices indispensables au nettoyage de la planète.

Prêcher dans le désert.

J’ajoute que le tri n’est pas aussi minutieux qu’il l’est dans des pays comme le Japon. Nous séparons le verre des métaux et des tissus et papiers, mais nous devrions aussi séparer ces trois derniers éléments. Certes, c’est fastidieux, mais la reconquête de l’hygiène et de la propreté passe par quelques nouveaux sacrifices. Je n’ai jamais accepté l’écologie punitive, mais le réchauffement climatique a atteint des températures qui nous infligent de réelles souffrances, comme celles que nous subissons à l’heure actuelle en France. Je ne crois pas à l’influence d’un commentaire de presse sur les comportements sociaux. Les journalistes et les commentateurs de tout poil ont l’habitude de prêcher dans le désert.

RICHARD LISCIA 

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2 réponses à Climat : l’échec

  1. Jean Vilanova dit :

    Alors que ces temps où la planète s’épuise devraient être les leurs, les écologistes n’en finissent pas de nous surprendre. Après les permanentes saillies lunaires de nombre de leurs représentants, voilà qu’à leur Université d’été (« Université » ?… quelle blague !), ils accueillent un personnage, un artiste ai-je lu quelque part rêvant de « crucifier les laïcards au Golgotha » tout en faisant montre d’un antisémitisme virulent, n’en déplaise à Mme Tondelier qui expose son verbe pauvre et sa pensée perdue devant tous les micros tendus vers elle. D’ailleurs LFI, jamais en reste, a également invité ce personnage à ses propres universités. Vraiment, salir ainsi ce beau mot d’université, pour l’ancien professeur que je suis cela est navrant. Ah oui et pour boucler la boucle, « l’artriste » chantera aussi à la Fête de l’Humanité… Une belle gauche, vraiment ! Avec elle, la classe ouvrière de ce pays n’a plus qu’à désespérer. Et d’aucuns s’étonneront qu’elle se tourne alors majoritairement vers le RN ! Toujours à propos d’écologie, après une Coupe du Monde de football sous les climatiseurs géants des stades du Qatar, si l’on parlait un peu de la prochaine qui se tiendra conjointement au Etats-Unis, au Canada et au Mexique avec un nombre accru d’équipes, davantage de spectateurs (pour davantage de profits) et des distances considérables entre les différents sites qui seront parcourues en avion avec un bilan carbone que l’on imagine déjà extravagant. Comme pour le Qatar, les écologistes (et les autres) attendront-ils six mois avant l’événement pour pousser des cris d’orfraies dignes du théâtre de Guignol ? On sait ce qui pousse les dirigeants du football à ce choix : la passion pour l’argent. Aussi ne puis-je m’empêcher d’établir un parallèle avec nos écologistes ou du moins avec la frange bavarde de ce mouvement. Le goût effréné du lucre des uns, l’insondable bêtise des autres… en avant pour le désastre !

  2. Laurent Liscia dit :

    Le rôle des commentateurs est peut-être moins de précher que d’informer, ce que tu fais très bien: il est bon de rappeler les bases. La guerre pollue. La consommation effrénée pollue. L’impôt n’est pas une solution écologique (sauf quand il l’est ! Subsides, ristournes et autres). Tout voyage pollue. Et comme le dit Jean Vilanova, l’empreinte carbone de nos « circenses » est devenue intolérable. Le tri des déchets permet un recyclage plus fin … mais le plastique ne peut plus être une solution à l’emballage. Il faut songer au verre à nouveau; et au papier recyclé. Il faut aussi songer a une chaîne de production à l’ancienne ou l’on retournait la bouteille de lait au producteur. Idem pour les autres emballages. Les barquettes de fruit par exemple: elles ont un coût! Les commercants se passeraient bien de ce frais supplementaire. Et pour finir, apres ce passage en revue des micro-mesures: la dictature pollue. La démocratie pollue moins. Le capitalisme sauvage de la Chine par exemple est totalement effarant. On a vu des photos navrantes des cimetières de voitures … electriques ! Achetées par les services locaux équivalents à Uber ou Lyft, et abandonnées par les conducteurs après que leurs plateformes ont fait faillite … parce que trop coûteuses à entretenir. C’est un cauchemar.

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