Macron fait sa rentrée

Le couple Macron à Bormes-les-Mimosas
(Photo AFP)

Dans un entretien avec « le Point » publié hier, Emmanuel Macon se livre à un large descriptif de ce qu’il entend faire à partir de septembre.

IL S’AGIT du passage en revue des lourds dossiers en jachère bien plus que d’un exposé des solutions possibles. Le président défend sa gestion et note principalement les résultats qu’il a obtenus au niveau de la réforme des retraites et de sa gestion des émeutes. « Le Point » se livrant chaque semaine à une démolition massive  de l’action gouvernementale, il était logique qu’il accorde au chef de l’État une sorte de droit de réponse.

Sur l’éducation.

M. Macron s’en tire bien, mais pas assez pour se rallier de nouveaux électeurs. Sur l’éducation, par exemple, il envisage des combats qui auraient dûs êtres conduits plus tôt : la hausse des salaires des enseignants, la rentrée scolaire le 20 août, la question de l’orientation des élèves. Il a changé trois fois de ministre de l’Éducation, mais tous pouvaient procéder à ces réformes s’il leur en avait laissé le loisir.

On verra.

M. Macron promet aussi ce qu’il faudra vérifier dès l’année prochaine : une baisse des dépenses de l’État de l’ordre de 3 %, accompagnée d’une baisse du déficit à 3 % en 2027.  Il souhaite faire baisser le taux de chômage de 7 à 5 %, mais il ne suffit pas de vouloir cette baisse, il faut se donner les moyens d’y parvenir. Emmanuel Macron entend recourir à plusieurs reprises au référendum, ce qui est surprenant, car c’est un instrument dangereux, étant entendu que les citoyens ne répondent pas à la question mais votent pour ou contre le président.

Tout dépend de LR.

Il évoque l’immigration et se déclare convainu qu’il va trouver un modus vivendi avec les Républicains, ce qui est loin d’être sûr, il suffit de le leur demander. Bref, dans tous les domaines, il croit pouvoir progresser. On ne lui reprochera pas de s’opposer à toute intertie de son mandat. Mais, au fond,  sa machine de guerre dépend des Républicains qui certes l’ont aidé à passer des lois, mais deviennent beaucoup plus sourcilleux avant les sénatoriales, puis les européennes. Contexte que M. Macron n’a pas jugé utile de décrire alors que l’action  parlementaire dépend des partis politiques.

Horaces et Curiaces.

Partis qui ont tous des problèmes, à gauche comme à droite. Le président de la République ne risquait pas de s’abaisser jusqu’à entrer dans les querelles internes de la gauche et de la droite, mais il est certain qu’il va tirer le meilleur profit de leurs divisions. Il y a une seule question : comment faire ? Et de fait il n’y a qu’une réponse : jouer aux Horaces et aux Curiaces, en abattant les adversaires un par un et pas tous à la fois. Emmanuel Macron est extrêmement lucide, son analyse des failles françaises est excellente, mais il est renvoyé à l’impuissance par sa majorité relative.

Comptez sur lui.

Son problème n’est donc pas le manque d’idées, mais le labyrinthe qui conduit à la résolution de problèmes. Il y contribue à sa manière en mélangeant les actes accomplis et les promesses risquées pour l’avenir et en faisant du référendum un instrument de gestion alors qu’il est difficile à manipuler. On comprend sa volonté de ne pas disparaître politiquement pendant  trois ans et demi. Son meilleur atout, c’est l’espoir qu’il a toujours de vaincre la difficulté pour s’enorgueillir ensuite. C’est dur, c’est compliqué, c’est inaccessible ? Comptez sur lui.

RICHARD LISCIA

 

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