Rentrée pour tous

Macron à la conférence des ambassadeurs il y a quelques jours
(Photo AFP)

Aussi profonds que soient les clivages entre le gouvernement et  l’opposition, un dialogue de douze heures ne pouvait pas ne pas porter quelques fruits, ne serait-ce que grâce à un coup de clairon sur l’amélioration des salaires, la diminution de l’inflation, bref l’amélioration du pouvoir d’achat des classes moyennes. 

EN CATIMINI pointe l’idée que la France ne peut pas rester sans rien faire pendant les trois et demi qu’Emmanuel Macron doit encore passer à l’Élysée. Sa majorité relative ne lui permettra pas de prendre une série de mesures hâtives, il devra négocier. Mais il a eu raison de dire que, si les sujets qui fâchent sont nombreux, d’autres feront l’objet de conversations franches et sincères. Pour cela, peu importe que le pouvoir offre du pays un tableau optimiste pendant que les oppositions se désespèrent de son retard réel ou imaginé. Ce qui compte, c’est que, au delà des épithètes toujours nombreuses que ses adversaires adressent au chef de l’État, la nécessité, donc l’intérêt général, pèse plus lourd que les combines politiciennes qui amène les extrêmes à se rejoindre et à chanter les mêmes slogans.

La stagnation impossible.

On verra, si dans cette crise, décrite avec tant de complaisance par le RN et LFI, ils sont prêts à prendre leurs responsabilités. Aujourd’hui encore, malgré ces réunions à grand spectacle que le maître de l’Élysée sait si bien organiser, personne ne peut l’agresser frontalement alors que Français attendent une gouvernance plus efficace. Le jeu politique ne saurait être circonscrit à quelques abus de langage. On ne cesse de rappeler que le président, qui accomplit son second mandat, ne peut pas se présenter à un troisième, on oublie de dire que les partis d’opposition vont se présenter aux élections générales comme les champions du farniente. Ce n’est pas préparer intelligemment l’avenir.

Ce qui fait un pays.

En conséquence de quoi, ce n’est de l’intérêt d’aucun parti de faire du président un lameduck, l’expression américaine qui veut dire canard boîteux. Les Français ne peuvent pas attendre trois ans demi l’avènement de la diva du RN censée apporter le bonheur d’un coup de baguette magique. Bref, une France en forme sera plus facile à gérer qu’une France défaite et meurtrie pas ses divisions. Qu’est-ce qui fait un pays ? Un territoire et des frontières, et dans ce périmètre, tous les citoyens sont obligés de cohabiter. Voilà pourquoi, il ne peut se contenter de conflits, de violence et d’agressivité.

Les Français veulent qu’il agisse.

Réflexions trop macroniennes ? Et alors ? Si le président se trompait tout le temps, il n’aurait pas été élu deux fois. Quel sentiment agite ses adversaires ? Celui d’une catastrophe déclenchée par le suffrage universel  ? Non. De la simple jalousie et de la rage. Il n’aurait pas, en 2017, franchi tous les caps qui jalonnaient sa route vers l’Élysée s’il n’avait eu conscience, lui, de la réalité du pays. Certes, il tire aujourd’hui son autorité, mais aussi son arrogance, des exploits qu’il a su accomplir. Ce qui est certain, c’est qu’on ne peut pas le condamner à l’inertie pendant trois ans et demi. Il n’est pas en cohabitation, il n’a pas été rejeté, il a été réélu à un poste où les Français veulent qu’il agisse.

Une réforme des institutions.

Ils se sont seulement trompés de démarche. La réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans, avec législatives dans la foulée, est un système bancal qui ne fonctionne pas et qui ouvre la porte à toutes les convulsions nationales. La réforme des institutions est plus nécessaire que jamais. Il faut séparer les élections législatives de la présidentielle, ou alors retourner au septennat, mais unique. Macron, c’est comme l’Ukraine : on veut bien qu’elle gagne mis on ne lui donne pas assez d’armes.

RICHARD LISCIA

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