Pensions : cagnotte miracle

Mme Borne pendant le débat sur les retraites
(Photo AFP)

Les partenaires sociaux entament aujourd’hui une négociation d’un mois sur l’usage qu’il serait bon de faire des réserves accumulées par les régimes de retraites des cadres, l’AGIRC et l’ARRCO.

UNE FOIS DE PLUS, c’est un casse-tête. Ces deux caisses sont heureuses d’avoir d’aussi belles économies, mais elles s’inquiètent du sort qui leur sera fait. Les syndicats demandent une réduction des cotisations et une augmentation du montant des pensions ; les affiliés au régime approuvent les syndicats, mais le patronat préfère qu’on ne touche pas au grisbi et l’État, lui, souhaite verser les montants accumulés par l’AGIRC et l’ARRCO dans le régime de base, moyen probable de transformer le surplus en déficit.

Une manne de 43 milliards.

Cette fois, il est souhaitable de soutenir le point de vue syndical. La retraite des cadres verse chaque année 87 milliards d’euros à 13 millions de retraités. Elle est tenue d’avoir six mois de réserves, soit 44 milliards, et elle est donc en mesure de redistribuer 43 milliards à ses pensionnaires.  Il serait absurde de reverser ses excédents dans le régime de la sécurité sociale, qui a un déficit assez élevé pour que la cagnotte des cadres s’y fonde. C’est donc le pouvoir d’achat d’une partie des retraités qui est en question.

Éviter un accès de fixation.

La question des retraites a donné lieu à des polémiques et des troubles interminables parce que les régimes, unifiés ou pas, sont très difficiles à gérer. Les gestionnaires de l’AGIRC et de l’ARRCO ont bien du mérité : ils ont dégagé des excédents dans une période particulièrement tourmentée. Et la moindre des justices consiste à les laisser continuer leur travail efficace : on ne touve pas toujours des affaires aussi saines que celle-ci. Autant la réforme des retraites, honnie par le peuple et par les syndicats, doit se poursuivre pour le régime de base, autant il faut éviter de créer un nouvel abcès de fixation autour d’un régime qui fonctionne sans le moindre secours des pouvoirs publics.

Question sans réponse.

Il ne s’agit pas de baisser la garde. L’idée que la faillite menace les pensions ne concerne que les retraites de la sécurité sociale. D’où la nécessité de la réforme. En revanche, un régime excédentaire, appelé à augmenter ses réserves, ne doit pas être changé. On dirait qu’il ne faut pas politiser les pensions si les prévisions des experts n’avaient été aussi médiocres. Il est logique qu’un gouvernement se tourne vers le COR (Conseil de l’orientation des retraites) pour lui demander s’il est capable de faire une prévision sûre. Le COR, empêtré dans sa science et plongé dans la confusion à cause du nombre de données, ne connaît même pas la réponse !

RICHARD LISCIA

 

 

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2 réponses à Pensions : cagnotte miracle

  1. Jean Vilanova dit :

    Comme le renard de La Fontaine convoite le fromage d’un corbeau trop sensible à la flatterie ou comme Erysichton, le personnage de la mythologie grecque condamné à une faim insatiable par la déesse Demeter pour avoir abattu un arbre aimé des nymphes, l’Etat lorgne depuis longtemps sur ce pactole, fruit d’une bonne gestion de la part des partenaires sociaux. Et gageons que si par quelque tour de passe-passe il parvient enfin à mettre la main dessus (les adhérents AGIRC-ARRCO… tous aux abris !), nous passerons de La Fontaine ou Demeter à Gérard Majax ; hop, tout disparu !

  2. Lods dit :

    Triplement pénalisés les retraités
    Imposés lors de l’ar,gent gagné pour cotiser
    Imposés sur la retraite versée
    Cotisations obligatoires et nouvelles de solidarité
    Je ne me plains pas, je vis bien, mais l’hypocrisie me gêne
    Je suis médecin et retraitée.

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