L’écologie selon Macron

Macron dimanche
(Photo AFP)

Les annonces du président de la République relatives au plan écologique qu’il entend appliquer au pays ont recouvert d’autres informations sur la crise nigérienne et les difficultés budgétaires  et le projet de loi de finances pour la sécurité sociale. 

EMMANUEL MACRON envoie à ses concitoyens un message qui rappelle qu’il gouvernera jusqu’au dernier jour de son second mandat présidentiel. On le voit sur tous les fronts, lui qui a annoncé le retour de l’ambassadeur au Niger et le retrait des troupes françaises de ce pays, qui condamne le sort fait aux arméniens par l’Azerbaïdjan, qui soutient la progression des forces ukrainiennes vers la Crimée. C’est un stakhanoviste de la diplomatie et de l’économie. On exprime ici et là son scepticisme sur la faisabilité de ses mesures, on souligne la défaite humiliante au Niger, mais son plan pour réduire les effets des gaz à effet de serre a été reçu avec toute l’attention qu’il mérite.

Faire plus vite.

Le président veut parvenir à une réduction de 55 % en France des gaz à effet de serre entre 1990 et 2030 ; et il veut le « faire plus vite « ; il veut reprendre le contrôle des prix de l’électricité et ne jure plus que par la pompe à chaleur, qui nécessite de gros investissements. On ne sait pas encore qui financera des travaux aussi importants ni si les Français vont consentir allègrement un effort financier auquel ils ne sont guère préparés. On ne peut pas nier néanmoins la détermination du chef de l’État qui est plutôt communicative.

De la pure politique.

Cependant, les mesures annoncées par le président correspondent à un virage en épingle à cheveux qui place la France en tête des pays décidés à réduire les gaz à effet de serre. Ce n’est pas uniquement de la communication. C’est un effort en profondeur pour que la société française change de mentalité de manière irréversible. Les mesures relèvent de la politique bien plus que de l’économie.  Nous n’avons pas le choix : ou bien nous les adoptons, ou bien nous brûlerons en enfer. Et même si d’autres pays, plus grands et plus peuplés, ne nous suivent pas dans cette aventure, au moins aurons-nous donné un exemple salutaire.

Un marathon.

Comment l’État parviendra-t-il à concilier l’austérité budgétaire avec des décisions coûteuses, c’est une autre affaire. « Aller deux fois plus vite » dans le nettoyage de la planète, c’est prendre la tête d’un marathon long et épuisant. M. Macron ne surprend personne : il est dans la droite ligne de ses ambitions qui l’ont souvent conduit à engager des plans qui ne sont pas nécessairement suivis d’effet. On note néanmoins que, cette fois, il est écouté. Pendant que les médias examinent le contenu et la faisabilité de ses mesures, il imprime au pays une dynamique qui sera sans retour en 2027, dernière année de son second mandat.

Épisode « historique ».

D’un seul coup hier, nous sommes passés de positions virtuelles à des engagements multiples, réels et coûteux. On peut compter sur Macron pour les défendre bec et ongles pendant les trois ans qui viennent : et il n’y aura pas de candidature sérieuse à la présidentielle de 2027 qui ne proposera pas la poursuite et même le développement du plan Macron. Cet épisode est historique, mot certes galvaudé mais utile pour désigner un événement capital. Je préfère l’enthousiasme qui accompagne les décisions du chef de l’État à l’éternel septicisme, à la douche froide qui conduit à la stérilité. « Le plan est illisible », clame « le Point », toujours à l’avant des forces de la démolition. Lisez une seconde fois.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à L’écologie selon Macron

  1. Jean Vilanova dit :

    Très sensible comme beaucoup d’entre nous à la préservation de la nature, inquiet face aux effets dévastateurs multiformes qui vont s’amplifiant du dérèglement climatique dont, partout dans le monde, les plus fragiles paieront le prix le plus lourd, je devrais logiquement et j’aimerais voter pour les écologistes. Mais le sont-ils, écologistes ? Je n’entends de la part de certains d’entre eux (inutile de citer des noms…) que des florilèges d’énormités ! L’écologie ne mérite-t-elle pas mieux que la recherche permanente du « buzz » devenu chez ces derniers leur principal, sinon unique mode de communication ? Cela démontre une pensée inepte à laquelle s’agrège un grosse dose de cynisme. Inquiétant, et pas seulement pour eux, pour nous aussi ! Qui plus est, le mouvement est désormais noyauté par l’extrême gauche laquelle me semble assez peu intéressée (euphémisme) par le « vivant » comme l’on dit aujourd’hui. J’en suis donc arrivé à la conclusion qu’un parti écologiste, au moins dans notre pays, ne sert à rien sinon au pire. Alors j’écoute Emmanuel Macron et ses contradicteurs crédibles, ceux qui ne s’en tiennent pas à de paresseux jugements à chaud ou à l’emporte pièce. Vite, une vraie confrontation des intelligences car il n’y a plus de temps !

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