Guerre au harcèlement

Gabriel Attal : du pain sur la planche
(Photo AFP)

Dans la totalité des écoles et lycées, les cas de harcèlement atteignent 10% des élèves, agresseurs et agressés confondus. Le gouvernement lance aujourd’hui son plan pour remédier à ce fléau. Il sera fondé sur l’éducation des écoliers ou lycéens, la formation des enseignants et le soutien des parents d’élèves.

IL FAUT s’y prendre très tôt pour corriger les comportements agressifs ou les choix d’un bouc émissaire. Dès la maternelle. Ce dont il est question, ce n’est pas l’ordre qui doit régner dans les classes, c’est l’avenir de ces enfants soumis à la brutalité de leurs congénères. Le plan réussira s’il s’inspire de l’éducation civique et morale qui n’est pas autre chose qu’un exercice de prévention des bousculades, coups et brimades infligés aux victimes.

Tout dépend des parents.

Il s’agit d’une tâche de longue haleine dont la complexité ne doit pas décourager le réformateur. La vie dans la cité est l’alpha et l’oméga de la société où nous souhaitons vivre. Aux inégalités sociales habituelles s’ajoutent des comportements susceptibles de détruire un avenir. La réussite du plan dépendra des parents : ceux dont l’enfant est brimé doivent s’en rendre compte très vite et prendre sa défense face aux enseignants ; ceux dont la progéniture dérive vers la violence doivent apprendre à ne pas la défendre à tout prix. Ce n’est pas un concours de vertu. C’est un désordre grave qui peut être authentifié et combattu par des méthodes douces, pour peu qu’on s’en donne la peine. Le harcèlement ne sera éliminé que par un immense effort de persuasion.

Un effort collectif.

La France s’inspire des Pays-Bas, où la lutte contre le harcèlement est devenue un système qui fonctionne fort bien et produit des résultats convaincants. Il s’agit donc de laisser au vestiaire la sensibilité des parents et l’indifférence ou la paresse des professeurs. Il s’agit d’un effort collectif, national, sans lequel le harcèlement scolaire ne cessera de réapparaître à l’occasion des récréations. Le présent commande l’avenir : des enfants amenés à résipiscence seront un jour des patrons ou des employés désireux de ne maltraiter personne ; la vie de l’entreprise est donc directement concernée par l’enseignement de la compassion aux petits et même aux tout-petits.

C’est politique, comme le reste.

On souhaite bien du courage à nos dirigeants, condamnés à faire de la pédagogie aux pédagogues.  Il y a, dans cette affaire, des éléments qui relèvent de la société idéale où la plupart de nos concitoyens souhaitent vivre, en accord avec la nature et avec la garantie que la sécurité de tout enfant est assurée par un  réseau de vertus, instinctives ou apprises. Nous ne sommes pas, ici, dans une bande dessinée pour les sept-huit ans. Il y aura des échecs, des dérives, des insuffisances de résultats. Ce qui ne signifie pas non plus qu’il faille rester les bras ballants. Il ne fait pas de doute que la classe politique doit montrer l’exemple. Elle en est loin. Les slogans barbares du genre « la police tue » n’invitent les enfants ou adolescents ni à la prudence ni à la raison.

RICHARD LISCIA

 

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