Pléthore de candidats

David Lisnard, maire de Cannes
(Photo AFP)

On se trompe si on pense que le joyau le plus convoité de la République, la présidence, aurait perdu de son attrait à cause des difficultés à gérer le pays. Il y aura, en 2027, plus de candidats que jamais.

IL Y A CEUX dont on est sûr qu’ils se présenteront et ceux qui, sans trop exposer leur intention, s’organisent déjà pour la mêlée. Tous pensent probablement qu’il n’est pas difficile de faire mieux qu’Emmanuel Macron qu’ils n’ont épargné ni à droite ni à gauche. Peu semblent avoir compris que le président en exercice est davantage l’héritier d’une République âgée aujourd’hui de 65 ans ans, que le réformateur qui bouscule le peuple.

Longue liste à droite.

À droite, on compte Édouard Philippe, Bruno Le Maire, Gabriel Attal, David Lisnard, Xavier Bertrand, mais la liste n’est pas close et risque de grossir. Au centre, François Bayrou réfléchit au moyen d’oublier l’affaire des emplois fictifs avant de se déclarer. À l’extrême droite, ce sera Marine Pen, dont la cote est la plus élevée, après celle d’Édouard Philippe. Mais qui sait, Jordan Bardella est si élégant et sûr de lui qu’il peut être tenté de tuer la mère. À gauche, Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre de François Hollande, lequel ne s’est pas encore convaincu de se présenter, frustré qu’il est de ne pas avoir accompli de second mandat, comme la loi l’y autorise. Et puis qui ? On ne voit pas un homme ou une femme de sang neuf.

Le précédent Hidalgo.

Les écologistes ne seront pas absents de la compétition. Ils ne pourront pas se passer d’une élection primaire, source de tous les avatars. Ils sont déjà trop nombreux à se considérer comme de légitimes candidats. Et il faudrait une primaire pour les Républicains, mais l’expérience a montré, avec la défaite lourde de Valérie Pécresse en 2022, que les partisans de LR ne choisissent pas le bon cheval, pas plus que les socialistes d’ailleurs, qui se sont offert une bérézina avec Anne Hidalgo, immarcescible maire de Paris qui a envoyé le PS au fond de l’abîme.

Les chances de Philippe.

Les macronistes, eux, ont une voie toute tracée. Leur homme-lige, c’est forcément Édouard Philippe qui, certes, n’appartient qu’à lui-même (il a assez montré son indépendance) mais qui, au-delà des quelques critiques qu’il a adressées au président, garde un vieux fond de macronisme. Ce sera de toute façon le candidat des passerelles, vers LR, et vers les écolos. Il possède la stature du consensus. Sa cote est supérieure, pour le moment, à celle de Marine Le Pen, toujours soupçonnée d’avoir pour Poutine les yeux de Chimène. Comme Jean-Luc Mélenchon, qui se demande encore s’il sera candidat pour la quatrième fois ou s’il est préférable de donner le relais à François Ruffin. Mélenchon et Marine Le Pen sont deux modèles de patience qui ont blanchi le harnais dans des campagnes électorales où ils ont fait bonne figure (on l’a vu avec consternation), en talonnant leur concurrent.

Le mystère du succès.

Il nous faut un homme ou une femme qui sache boucler un dossier sans le laisser pourrir dans la polémique parlementaire ou publique. Il faut agir plus et parler moins. Il y aura des obstacles à franchir, il faut niveler le terrain. Cependant, la façon d’être élu président est importante. La fameuse « rencontre entre un homme et le peuple »  n’est pas fréquente. Dans l’analyse de la conjoncture, dans les sondages, dans les commentaires, n’apparaissent pas ce qui fait la fibre présidentielle, à savoir le rendez-vous populaire. C’est un tel qui est choisi. On trouvera mille raisons pour ce choix, mais peut-être pas la bonne.

RICHARD LISCIA

 

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