LFI : le mauvais réflexe

Mélenchon toujours à l’aise
(Photo AFP)

Dans le consensus favorable à Israël, victime d’une attaque qui a fait 700 morts et 2 150 blessés, la réaction de la France insoumise révèle son antisémitisme. Il s’ensuit une fracture au sein de la Nupes et des voix s’élèvent pour mettre un terme à l’unité de la gauche.  

PERSONNE ne demande à LFI qu’elle approuve le gouvernement le plus à droite qu’Israël ait jamais eu. Personne n’ignore l’ingéniosité des terroristes et le coup sévère qu’ils ont porté à l’État juif. Mais le Hamas est reconnu comme mouvement terroriste par l’ONU et son assaut n’est qu’un coup de Jarnac qui éloigne encore un peu plus la recherche d’une solution négociée du conflit israélo-palestinien. Le commentaire de Jean-Luc Mélenchon (qui n’a été suivi ni par François Rufin ni par Alexis Corbière) montre qu’il est resté aveugle et sourd aux souffrances des victimes israéliennes, exécutées, torturées, prises en otage. Il ne lui déplaît pas que les Israéliens avouent leur peur. Il fait donc preuve, à leur égard, d’une haine singulière.

« Nous sommes tous des Israéliens ».

La Première ministre, Élisabeth Borne, s’est empressée de dénoncer les « ambiguités révoltantes » de LFI et son antisémitisme décidément bien ancré, à la fois dans sa rélexion et dans sa gestuelle. C’est une constante de l’extrême gauche ; Philippe Poutou et Olivier Besancenot, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ont déclaré d’une seule voix : « Nous sommes tous des Palestiniens ! ». Il s’agit en réalité d’une erreur de timing : habitués à pourfendre les mesures du gouvernement français, les élus de l’extrême gauche ne voient pas pourquoi ils ménageraient celui de Netanyahu. Peut-être devraient-ils comprendre qu’il y avait un autre moment pour rappeler les comportements coloniaux d’Israël. Nous désapprouvons la politique de Netanyahu mais, après ce raid sanglant, nous sommes tous des Israéliens.

La Nupes menacée.

C’est le pêché originel de la gauche : il s’agit non pas de faire des choix en conscience mais de s’assurer qu’on est bien de gauche et qu’on n’en bougera pas. Pourtant,  soutenir le Hamas, cela revient à faire cause commune avec une démarche hitlérienne, à nier aux hommes ce qu’ils ont d’humain et à faire de l’assassinat, de la torture et de l’enlèvement les instruments d’une politique. LFI a préféré la doctrine  à l’humanisme et la violence au respect des lois de la guerre. Elle a mis en danger une union au sein de la Nupes qui vacille depuis sa naissance. Elle contribue déjà à des échecs électoraux. Mélenchon ne cesse de se référer à l’unité, mais il l’exige au nom d’une inviolabilité juridique dont bénéficierait LFI : elle serait intouchable au même titre qu’un sieur Mélenchon, qui, il y a trois ans, lors d’une perquisition, se présentait aux enquêteurs en tant que représentant unique de la République.

Mimétisme électoral.

On ne s’en plaindra pas. Il est répugnant de s’ancrer si bien dans une théorie de gauche qu’on en vient à exalter la violence et à préférer les bourreaux aux victimes. Ce n’est pas le premier errement de M. Mélenchon, qui a déjà pris fait et cause pour le régime destructeur du Vénézuéla et s’emploie à faire mieux que le Rassemblement national en matière d’antisémitisme. Ce faisant, LFI commet l’erreur d’essayer de séduire l’électorat en imitant l’extrême droite. Il serait surprenant qu’il prive Marine Le Pen des voix antisémites qu’elle obtient même si elle ne les sollicite pas.

Prendre la porte.

Cet épisode de la vie politique intérieure est exactement à la hauteur de ceux qui l’ont déclenché : plus bas que terre. Il montre de quelles forfaitures le leader maximo de l’extrême gauche française est capable. Il montre comment son incapacité à nuancer ses propos ou ses actes le conduisent aux pires fautes. Il est toujours temps, pour ces gouvernants qui se sont si souvent trompés, qu’il s’agisse de Netanyahu ou Mélenchon, de prendre la porte.

RICHARD LISCIA

 

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2 réponses à LFI : le mauvais réflexe

  1. Jean Vilanova dit :

    Depuis toujours, l’antisémitisme est consubstantiel aux extrêmes. Ne nous cachons pas pour autant, il effleure parfois aussi dans la société des gens « raisonnables », au détour de telle ou telle conversation très civile. Je pense que nous en connaissons tous, hélas ! Avec la Shoah, les limites ont été poussées au-delà de l’indicible. Pourtant rien n’y fait. A quoi l’Histoire sert-elle ? L’antisémitisme revient sans cesse. D’ailleurs est-il jamais parti ? Je suis en train de lire le livre de Cécile Desprairies « La propagandiste ». L’écrivaine relate le parcours de sa famille, une famille de collaborateurs durant la deuxième guerre mondiale et après (au train où vont les choses, je n’ose plus écrire « seconde guerre mondiale »). Des gens bien élevés, diplômés. Des gens pour qui « le juif » n’existe pas. Des monstres. Quant à l’attaque terroriste en cours, elle ne nous apprend pas grand chose au fond, hormis la défaillance des services de renseignements israéliens que l’on disait les meilleurs du monde. Pour le reste, aucun masque ne tombe vraiment. En Israël, un Premier ministre et un gouvernement aveugles, totalement endoctrinés qui conduisent le pays à l’abîme et, en face, des terroristes, qualifiés ici ou là, jusque sur les chaînes de télévision grand public dans leurs JT de « combattants ». Ecoeurement ! Sont-ce des combattants ou des psychopathes ceux qui massacrent des jeunes gens venus danser, exhibent, hurlant, le cadavre dénudé d’une jeune femme, viennent tuer des innocents dans leur maison, prennent en otage femmes, enfants et vieillards ?… Et puis chez nous, il y a LFI, bien sûr… Qui pour s’étonner des propos indignes de Mélenchon, on a l’habitude ou encore, parmi d’autres de sa bande, ceux du petit braillard qui ferait bien de retourner à l’école pour apprendre les premiers rudiments de quelque chose ? Une indignité même pas cachée derrière des circonvolutions linguistiques (le petit braillard s’essaie lui aussi aux circonvolutions, c’est dire !). François Ruffin et Alexis Corbière tentent bien de rendre un peu d’honneur à cet orphéon toxique mais ils sont bien seuls.

  2. Delmare dit :

    Les frères musulmans, héritiers de ceux de l’époque fusionnelle avec les nazis, très présents dans les mosquées et dans les écoles privées musulmanes sont arrivés à inculquer l’amalgame Hamas-Palestiniens.
    Depuis 70 ans, les gouvernants français soit par intérêt pour les vastes réserves énergétiques des pays arabes, soit par laxisme, ont permis que les musulmans représentent 10 % de la population, et n’ont rien fait pour qu’ils soient de vrais Français intégrés.
    Mélenchon, déjà antisémite jusqu’à l’os, a découvert ce filon et, aux dernières présidentielles, 60% des musulmans ont voté pour lui.
    Nous attendons de notre président une démarcation totale de celle de ses prédécesseurs en matière de tolérance et de dégradation systémique de nos institutions.

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