Un moment de chaos

Gaza en ruines
(Photo AFP)

La riposte israélienne ne s’est pas fait attendre : elle est violente et Gaza est coupée du monde, sans eau, sans nourriture, sans électricité. Le Hamas menace de tuer les otages si les bombardements israéliens continuent.

QUELQUE MILLE CINQ CENTS corps de terroristes ont été retrouvés sur le sol israélien. L’État hébreu n’a certes rien vu venir, mais il a réagi avec force, annihilant l’offensive du Hamas. Il fallait être naïf pour croire que le soutien à Israël serait total en Europe : beaucoup d’Européens font porter à l’État juif la responsabilité de cette tragédie sans précédent, ce qui ne dirige pas les consciences vers la recherche de la paix. Le chagrin et le deuil d’Israël ont obéré la réflexion surt le sort des Palestiniens et sur une solution de paix qui mettrait fin à la boucherie.

Israël ne se soucie guère de sa réputation.

Quelles que soient les responsabilités spécifiques d’Israël, qui n’a jamais cherché, depuis les accords d’Oslo, à donner une patrie aux Palestiniens, il est absurde de ne pas laisser aux Israéliens le temps de faire leur deuil, de même qu’il n’est pas ingénieux d’exiger d’eux de s’imposer des règles de combat face à un ennemi impitoyable. On veut certes espérer que le blocus de Gaza ne durera pas trop longtemps, que des accords intermédiaires seront passés de manière à soulager la population civile de l’enclave, mais la courte histoire d’Israël montre que ce pays ne se soucie guère de sa réputation. Avec cette guerre immonde, il a retrouvé son unité, son élan et sa maîtrise.

L’émotion d’un peuple.

Il n’est pas non plus dans les habitudes d’Israël de ne pas réagir à un assaut aussi massif. Le Hamas s’est livré délibérément à une provocation énorme pour attirer Israël dans le piège de la répression, étant entendu que la guerre est aussi celle de la communication. Toutefois, conseiller la modération à l’État hébreu alors qu’il compte ses morts (900), ses blessés (plus de 2 000), ses otages (160 à peu près), c’est oublier qu’à la haine inextinguible des Palestiniens, ou en tout cas du Hamas, répond l’émotion d’un peuple qui se vit comme une famille.

Une famille en deuil.

Voilà pourquoi les préceptes du sieur Mélenchon résultent autant de l’ignorance de ce qui se passe au Proche-Orient que d’un dogme qui ne laisse aucune place à la discrimnation entre les forces du mal et les forces de défense. Israël compte ses morts et ils sont si nombreux que dans ce pays qui abrite 8 millions de juifs, on verra que chaque famille est en deuil. Pire : de toute façon, la fraternité juive, urbi et orbi, répand le deuil sur le territoire israélien et dans la diaspora. La France, qui a adopté le soutien sans failles à Israël, doit maintenant jouer un rôle en direction de la paix, avec le concours de l’Europe.

Tout est à refaire. 

Le système mis en place par Netanyahu qui consistait tout simplement à ignorer le peuple palestinien n’était pas tenable dans la durée. La crise a un aspect horrible qui empêche l’imagination politique de s’exprimer. Mais le gouvernement israélien doit se rendre à la raison. On ne peut pas effacer l’existence d’un peuple qui, comme tous les peuples, a le droit d’avoir une patrie. À chaque crise, le chemin de la paix apparaît encore plus long. Pour le moment, il se perd dans les sables du Sinaï. Israêl doit reconquérir sa réputation d’invincibilté. Il n’est pas menacé par le Hamas mais par l’Iran, qui sait d’ailleurs que s’il fait un seul geste offensif, il en paiera le prix. La guerre du Hamas a ruiné les avancées apportées par la fameuse paix d’Abraham. Tout est à refaire mais tout peut être fait si les forces du mal qui campent aux alentours sont mises en respect. Le seul résultat positif de cette épouvantable drame, c’est que l’idée d’une paix avec deux États vivant côte-à-côte n’a jamais autant d’actualité.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Un moment de chaos

  1. alan dit :

    Personnellement, un État vivant à mes côtés dirigé par le Hamas, ce serait non, non et non. Les Israéliens n’accepteront jamais de se laisser massacrer, c’est dans les gênes du pays, et c’est tant mieux. Peu importe si ça déplaît à des bien-pensants naïfs.
    On a donné. On ne négocie pas avec les nazis, on ne négocie pas avec des barbares, on se défend c’est tout.
    Les Palestiniens ne veulent pas de paix, ils l’ont clairement montré. Il ne faut pas se voiler la face.

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