Le choix d’Israël

Netanyahu devrait démissionner
(Photo AFP)

L’horreur des actes abjects commis par le Hamas se distille goutte à goutte. Il n’y a pas d’heure où l’on n’annonce de nouvelles victimes israéliennes. En même temps, se prépare une opération israélienne à Gaza dont les conséquences risquent d’être très négatives.

CEUX QUI voient dans le Hamas un mouvement de libération devraient regarder la télévision. Certaines videos sont floutées mais on comprend sans peine que le Hamas a lancé une offensive massive avec une seul objectif : tuer des civils par centaines, décapiter des enfants, violenter des femmes, prendre des otages de tous les âges, faire du mal sans qu’il y ait eu, derrière cette stratégie, un plan susceptible de donner au peuple palestinien un début de liberté.  Un festival de haine, un assaut centré sur les civils, une action d’éradication, mais de très court terme. Les terroristes savaient qu’ils ne garderaient pas la portion de territoire qu’ils ont envahie.

Un gouvernement de coalition ?

Le nombre de morts israéliens s’élève à 1 200 -il va sans doute augmenter- et l’on dénombre 2 700 blessés. Du côté palestinien, 900 morts et 4 700 blessés. Il est difficile, pour le gouvernement de Benjamin Netanyahu, de ne pas assumer la responsabilité du désastre et, à mons sens, il aurait déjà dû démissionner. S’il ne l’a pas fait, c’est pour ne pas accroître l’instabilité d’Israël. On parle d’un gouvernement de coalition qui pourrait se mettre en place promptement et dont l’avantage serait de tirer la leçon de la tragédie pour changer de politique sécuritaire dans un premier temps et, ensuite, pour définir un plan diplomatique.

Un échange possible de prisonniers.

Pour l’instant, cette évolution n’est pas amorcée. On s’attend à une entrée de l’armée israélienne à Gaza, ce qui ferait de très nombreuses victimes dans les deux camps. Les Israéliens n’ont pas besoin de pénétrer à Gaza s’ils ne comptent pas s’y installer. Se pose la question des otages : s’ils sont vivants, il sera toujours temps, avant d’entrer dans une phase irréversible, de trouver une médiation pour un échange de prisonniers palestiniens contre les otages.

L’infinie sauvagerie du Hamas.

Mais toutes ces considérations, espoirs ou plans possibles n’effaceront pas la donnée de base du conflit : le Hamas est une organisation terroriste capable des pires atrocités, ce n’est pas un « interlocuteur valable », comme on le disait pour la guerre d’Algérie. La sauvagerie des quelque 1 500 terroristes qui ont envahi la zone autour de Gaza n’a pas besoin d’être démontrée. Ils se sont attaqués à des familles, des civils, il les ont assssinés avec un luxe particulier de recherche de la cruauté et ils ont probablement éliminé des gens militant pour un accord de paix. Car la haine rend aveugle.

La douleur des Israéliens.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas un problème palestinien, ni qu’une vie ne vaut pas une autre vie, ni que, sonné comme jamais, Israël peut appliquer au Hamas les méthodes du Hamas. Cela veut dire que, après un tel traumatisme, on voit ses victimes potentielles comme des assassins, que même un État démocratique, face à une action aussi féroce, n’a pas envie de négocier, et ne peut pas le faire sans subir les critiques du peuple. Ce que l’extrême gauche refuse obstinément d’entendre, c’est la douleur des Israéliens, c’est la souffrance d’un peuple qui a déjà un passé épouvantable et a dû faire la guerre une bonne demi-douzaine de fois pour survivre.

Il est étrange que Jean-Luc Mélenchon et ses amis soient totalement imperméables au destin du peuple juif. Eux qui se disent de gauche ne savent partager que la souffrance arabe, ce qui les conduit à défendre le Hamas qu’ils ne traiteront jamais de terroriste. On a beau leur répéter qu’aujourd’hui n’est pas le jour de la négociation, mais celui du chagrin et du deuil, ils se contentent de désigner Israël comme le seul coupable du crime de masse qui vient d’être commis. Voilà tout LFI : une composition ultra-fragile dont les héros sont Poutine et Maduro, dont la cause est palestinienne jusqu’à l’antisémitisme (même s’ils s’en défendent) et une République vouée à l’égalité mais ni à la liberté ni à la fraternité.

RICHARD LISCIA

PS- La décapitation de bébés israéliens par les terroristes est plus un soupçon qu’une réalité documentée. Nous attendons des informations confirmant ou infirmant les faits.

R. L.

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Une réponse à Le choix d’Israël

  1. Jean Vilanova dit :

    Benyamin Netanyahou aura été tout au long de ses mandats une calamité pour son peuple, ses voisins et pour la recherche d’un équilibre au Moyen-Orient. Pendant des années, par cynisme, incompétence, aveuglement, lui et ses séides n’ont eu de cesse de ménager le Hamas, cette organisation terroriste au détriment du Fatah. Avec le Fatah, l’option existait d’une voie certes fragile mais néanmoins possible vers la création d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël. On imagine en effet les extraordinaires difficultés d’une telle négociation ! Mais qui pour prétendre qu’à la fin, les hommes de bonne volonté des deux parties engagées n’auraient pas trouvé un chemin vers la paix ? Hors de question pour ce Premier ministre sans intelligence, chef, ou peut-être simplement marionnette d’une cohorte d’enragés et de fanatiques religieux ! Il fallait briser le Fatah et qui mieux que le Hamas pour s’en charger ? Tâche ô combien accomplie avec comme conséquence le désastre qui se déroule sous nos yeux. Au lieu du fragile espoir de paix désormais balayé, des prises d’otages, véritables razzias d’un autre temps et les massacres perpétrés par les assassins du Hamas sur des centaines d’innocents, enfants compris. Mais dans quels abîmes ceux-là sont-ils tombés jusqu’à sembler s’en délecter ? Que reste-t-il de leur statut d’êtres humains ? Alors Israël réagit, il y va de sa survie. Et en même temps que la mort encore à venir de tant de gens, Israéliens et Palestiniens confondus dont nombre n’aspire comme nous tous qu’à vivre en paix, de tous côtés le bal des médiocres allume ses sinistres lampions. Je n’évoque pas ici Maduro ou Poutine ou d’autres dictateurs, on les connaît. Ils se pourlèchent les babines de ce drame et comme le Hamas ils incarnent eux aussi le mal. Non, je pense à de bien plus insignifiants personnages, ceux qui dans nos contrées, nos assemblées, sous la baguette frénétique d’un géronte agité et perdu entament une fois plus leur danse hideuse. Celle de l’antisémitisme.

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