Terreur sans frontières

Branle-bas de combat au gouvernement
(Photo AFP)

L’attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés graves parmi les professeurs d’un lycée d’Arras soulève les mêmes questions et les mêmes inquiétudes que l’attaque fulgurante du Hamas contre Israël.

ON A EU vite fait de séparer les deux événements. C’est une armée que le Hamas a envoyée contre Israël, c’est un loup solitaire, tchétchène, la vingtaine, au demeurant surveillé, fiché S et qui avait fait l’objet d’un contrôle hier matin, quelques heures à peine avant son attentat qui a assassiné un enseignant et en a blessé deux autres Il a agi avec la complicité de ses proches et plusieurs personnes ont été mises en examen. La ressemblance, c’est l’idée que la dangerosité du Tchétchène et du Hamas était suffisante pour qu’Israël  et la France empêchent ce qui s’est produit.

Le droit en question.

C’est l’État de droit qui a permis à l’assassin de sévir malgré la surveillance. Il n’était plus expulsable sous le prétexte qu’il est arrivé sur le sol français à l’âge de 13 ans, quand il était mineur. La générosité de la démocratie française nous aura coûté cher et le problème, au moment où le Parlement s’apprête à adopter une nouvelle loi sur l’immigration sans doute plus contraignante, c’est de savoir su la France menacée par le terrorisme peut s’offrir le luxe de traiter avec une telle indulgence des hommes qui ne cherchent même pas à cacher leurs intentions.

L’assassin aurait dû être expulsé.

Certes, la nébuleuse djoihadiste ne demande qu’à pourrir la société française, elle ne cherche qu’à tirer un rideau de fer entre les musulmans et la communauté nationale. En même temps, la fréquence des actes de terrorisme n’empêche pas l’immense majorité des musulmans de France d’être d’excellents citoyens. Une chose, cependant, est sûre : on ne transformera jamais un djihadiste en un doux agneau. Celui qui exprime ouvertement sa colère contre la France et les Français doit être expulsé.

Entre la peur et la tolérance.

Il nous faut donc une loi sur les immigrés qui protège  nos concitoyens contre le terrorisme et  ne transforme pas la société française en modèle de xénophobie. Il ne fait aucun doute que chaque crime terroriste lasse un peu plus les Français, immigrés ou pas, et les conduit à se montrer plus sévères. Mais nous connaissons trop bien nos amis musulmans, leurs mérites et leurs qualités, pour tomber dans le piège de l’intolérance. Le terrorisme est si présent et si fréquent que ce n’est jamais le moment de tresser des lauriers à la communauté musulmane. Nous serons soumis pour longtemps à cette tension entre la tolérance et la peur : il ne faut pas céder à la seconde et il faut, pour rassurer nos concitoyens d’origine immigrée, adopter la première.

Ne pas faire le jeu de l’ennemi.

C’est un discours qui soulèvera beaucoup de critiques, la sécurité de chacun de nos concitoyens, y compris les non-violents qui forment la très grande majorité des musulmans de France, et se plaignent eux aussi de la violence croissante, devenant indispensable à la paix civile. La peur, la colère vont exiger du pouvoir des décisions à la limite du droit. Mais régler le problème en tombant dans quelques-uns des travers du djihadisme, c’est exactement ce que les fanatiques espèrent.

RICHARD LISCIA

 

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