Gaza : le dilemme

Chars israéliens massés devant Gaza
(Photo AFP)

Il est logique qu’Israël cherche à éradiquer le Hamas ; il est inquiétant que les troupes israéliennes entrent dans Gaza pour trouver les terroristes et les éliminer ; et pour libérer les otages avant qu’ils ne soient assassinés, tandis que les pertes en vies civiles palestiniennes et en soldats israéliens seraient nécesssairement élevées.

ISRAËL a donné à ses alliés toutes les garanties au sujet des Palestiniens bloqués dans Gaza ; il a même différé d’un jour l’invasion du  nord de l’enclave. Les grandes organisations internationales et les ONG sont néanmoins très vivement opposées à l’opération qui, bien qu’ajournée de quelques heures, commencera sans doute demain. Élargi ou non, le gouvernement israélien doit tenir compte de son opinion publique qui réclame la destruction du Hamas, parfois même si l’hypothèse est assortie de l’exécution par les terroristes des quelque 160 otages. C’est assez dire que Gaza n’est pas seulement un épisode de la guerre israélo-palestinienne, mais qu’elle présente un enjeu international. C’est un chaudron et on ne peut pas prédire ce qui se passera quand les forces israéliennes y pénétreront massivement.

Une riposte est nécessaire.

Il semble toutefois qu’aucun gouvernement occidental ne soit allé jusqu’à interdire l’invasion de Gaza. Car, pour Israël, ne pas bouger dans cette affaire, c’est admettre qu’il a essuyé une défaite historique et qu’il a perdu sa crédibilité militaire. Ne pas envahir Gaza, ne pas infliger au Hamas des pertes lourdes, ne pas éliminer, si possible, ceux qui ont lancé sur le sol israélien l’offensive la plus meurtrière, c’est devenir un État fragile ouvert à tous les vents. La guerre de Gaza a donc une utilité : elle rappellera la réalité du rapport de forces entre l’État juif et ses principaux ennemis.

Ce n’est pas une vengeance.

Ce qui n’enlève rien au problème humanitaire : il y aura sûrement des victimes collatérales du conflit, mais, quelle que soit l’erreur commise par le gouvernement israélien qui a baissé sa garde, il a subi une humiliation et des pertes considérables en civils et en militaires.  Les ONG et les organisations internationales critiquent « l’esprit de vengeance » d’Israël, mais c’est une analyse approximative : si Israël ne se « venge » pas, il sera la proie de nouvelles attaques coordonnées. C’est à cette fatalité que le condamnent les menées du Hamas. Il est facile, pour l »ONU, de brandir le droit international, surtout quand les censeurs d’Israël sont les assassins de Moscou, de Turquie, de Chine et du monde arabe. Il faut protéger Gaza, nous dit le tzar vertueux de Moscou, mais ne fallait-il pas protéger Bakhmout, Botcha et Marioupol ?

Une vie vaut une vie.

Le monde a changé, mais en mal. Les dictatures se multiplient, les démocraties reculent. Il ne s’agit pas de minimiser les responsabilités israéliennes, qui sont grandes à la fois dans le suivi historique des relations avec le peuple palestinien, et dans le désastre du 7 octobre. Mais la riposte de l’État hébreu est indispensable si on ne veut pas qu’il disparaisse. Parmi ceux qui prétendent défendre les Palestiniens, nombreux sont sincères, mais d’autres sont enrôlés dans la lutte contre tout ce qui est occidental. La guerre est une affaire terrifiante et c’est affreux de s’attendre à de nouvelles, et inévitables, pertes civiles à Gaza. L’autre jour, une commentatrice véhémente rappelait qu’une vie palestinienne vaut une vie israélienne. Exactement. Demandez son avis au Hamas. Il vous répondra qu’une vie de Palestien sacrifié en fait un martyr qui a droit à tous les bonheurs du paradis.

RICHARD LISCIA

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