Le Hamas dans le viseur

Rafah ce matin
(Photo AFP)

Les informations recueillies ces dernières heures sur le conflit israélo-palestinien montrent que la priorité, pour Jérusalem, est de porter un coup sévère au Hamas et de libérer les otages.

IL S’AGIT de deux tâches à la fois contradictoires et presque impossibles à accomplir : d’une part l’invasion de Gaza entraînerait une crise humanitaire (qui a déjà commencé), d’autre part les otages ne sont peut-être plus en vie et font sans doute l’objet d’une négociation très suivie avec l’aide d’intermédiaires de la région. Mais, pour l’État juif, il est essentiel de rétablir sa crédibilité militaire, les peuples arabes ayant fait de l’assaut barbare du Hamas un acte héroïque. Le problème se complique avec la menace qui vient du Liban où le Hezbollah, soutenu par l’Iran, provoque Israël ; et de la Cisjordanie où les Palestiniens, que le Fatah ne contrôle plus, pourraient à leur tout entrer dans la danse diabolique à laquelle le Hamas, qui n’a rien à perdre, invite le gouvernement israélien.

Une diplomatie très active.

Heureusement, la diplomatie est le premier instrument des pays de la région qui, eux, n’ont pas envie d’être entraînés vers l’abîme.  L’Europe et les États-Unis multiplient les recommandations de prudence au gouvernement de Netanyahu, ce qui explique le temps qu’il consacre à la réflexion avant une invasion aux conséquences incertaines, mais dont la mortalité sera élevée. Israël  a évacué la région limitrophe de Gaza et le nord du territoire, bombardé par le Hezbollah. De leur côté, les Américains ont envoyé deux porte-avions qui mouillent au large de l’État hébreu, dans l’espoir de calmer les Iraniens, prêts à participer à l’immense bataille qui se prépare.

Netanyahu doit partir. 

L’autre complication, c’est l’existence en Israël d’un gouvernement de coalition qui ne peut prendre que des engagements limités. Si la riposte militaire israélienne est une question de statut pour l’État juif, M. Netanyahu, de son côté, doit démissionner et être remplacé par un Premier ministre centriste. L’essentiel du choc avec le Hamas sera terminé avant qu’Israël ne se dote d’un gouvernement plus ouvert à la négociation. Les tractations sont très intenses et la visite à Jérusalem de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna en témoigne : soutien sans failles à la cause israélienne, mais internationalisation de la question des otages qui n’est plus la zone exclusive d’action du gouvernement israélien.

Des acteurs trop discrets.

On remarque, pendant ce temps, que les acteurs traditionnels que l’on retrouve à chaque crise au Proche-Orient,  par exemple le Qatar, qui a financé le Hamas à raison de 30 millions de dollars par mois aveec la complaisance d’Israël, ou l’Égypte qui, certes, ne peut pas accueillir deux millions de Gazaouis, mais pourrait offrir des pistes de négociation. Cette discrétion relève de la lâcheté pure et simple : les fameux accords d’Abraham sont partis en fumée, exactemengt comme si Israël avait attaqué Gaza sans crier gare, alors que le Hamas avait un objectif évident : celui de mettre un terme à tout raprochement entre Israël et les pays arabes.

LFI poursuit ses provocations.

Députée LFI, Danièle Obono en a remis une couche en se livrant à une apologie du Hamas, mouvement politique luttant pour la libération du peuple palestinien. Pas un mot pour les victimes, même si l’on apprend aujourd’hui qu’une franco-israélienne a été tuée pendant sa détention, portant à 20 le nombre de ressortissants français assassinés. Les positions de LFI sont qualifiées d’insupportables par Olivier Faure, chef du Parti socialiste, ce qui confirme que la Nupes, coalition réunissant la gauche et les les écologistes, est en train de se déliter au mépris des objectifs communs. Il est étrange que LFI continue son travail de sape dont l’effet sera d’affaiblir la Nupes aux élections européennes auxquelles chacun des quatre partis qui présenteront des candidats obtiendront des résultats moins convaincants que ceux qu’ils espèrent.

Un affront épouvantable.

La présence de la marine américaine est rassurante pour Israël, au détriment d’une logique susceptible d’élargir le conflit de telle manière que les principes sur lesquels repose la démocratie israélienne seraient gravement bafoués. Toutefois, il est facile de s’exprimer à la place d’un peuple qui vient de subir un affront épouvantable. Il n’y a pas un seul citoyen israélien qui ne souhaite se venger. On a eu droit plus souvent, sur les médias, à la condamnation de la vengeance qu’à celle des terroristes immondes qui ont tué des femmes, des enfants et des vieillards ou les ont traînés vers leur enfer. Le Hamas n’est pas un pays, n’est pas un État, n’est pas une nation, mais une bande de gangsters qui ne songe qu’à faire le mal et se moque des conséquences de ses actions.

RICHARD LISCIA

 

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