Le néo-antisémitisme

Netanyahu doit partir
(Photo AFP)

L’invasion de Gaza par les forces israéliennes a déclenché un regain d’antisémitisme dans le monde, la France n’étant pas épargnée par le phénomène qui s’exprime de diverses manières, par exemple des tags inscrivant des étoiles de David sur des murs, sorte d’appel lancé à la foule raciste afin qu’elle règle leur compte aux habitants d’un quartier. 

DANS CETTE EXPRESSION non contrôlée de l’antisémitisme, il y a bien sûr le conflit de Gaza, perçu indépendamment des attentats effroyables du 7 octobre, comme si la violence israélienne n’avait pas de raison particulière. La Colombie a rompu ses relations diplomatiques avec Israël, ce qui a été considéré par Jérusalem comme une capitulation face au terrorisme. Mais le bilan, pour Israël et le monde juif  en général, est désastreux.

Un chagrin obsédant.

L’État juif, en effet, a perdu d’un seul coup tous les gains diplomatiques qu’il avait engrangés ces dernières années, notamment les fameux accords d’Abraham, qui normalisaient les relations d’Israël avec plusieurs nations arabes. C’est dans ce contexte dégradé qu’une délégation de familles de personnes kidnappées par le Hamas est venue à Paris pour obtenir que la libération des otages soit une priorité mondiale. Le chagrin de ces familles aura été obsédant pour tous ceux qui ont pris la peine d’écouter leurs déclarations. Mais personne n’ira chercher les otages à la place de Tsahal. Peut-être qu’en négociant avec le Hamas, on pourrait obtenir de meilleurs résultats. Jusqu’à présent, le Hamas n’a libéré que quatre femmes.

Le monde veut une bonne raison.

Pour le moment, le Hamas est le grand gagnant du conflit dans la mesure où la compassion pour les victimes et otages du Hamas a cédé la place à un rejet des bombardements qui tuent des civils. L’antisémitisme, dans cette affaire, ne relève plus du bon vieux racisme traditionnel, mais concerne sans doute la collectivité musulmane qui soutient le camp palestinien, après que les massacres du Hamas ont été célébrées par une fête en Cisjordanie. C’est sûrement un peu tôt pour exiger d’Israël qu’il expose son projet politique alors que son armée prend des risques insensés à Gaza. On devine en outre que le projet ne naîtra pas du cabinet de Benjamin de Netanyahu mais de son successeur. Il n’empêche que, pour le prix humanitaire, le monde veut une bonne raison, qui n’a pas encore été fournie.

Le comique poutinien.

Bien sûr, le sort fait à Israël traduit son impopularité. Dns la zone comique des réactions, il faut lire celles de Vladimir Poutine, le tyran le plus impitoyable depuis 1945, qui se pose en chef humanitaire seulement préoccupé par le sort des Palestiniens. On en rirait si ce n’était trop grave. Il suffit de comprendre comment Israël a été floué par les pays arabes qui, après avoir signé les accords d’Abraham, les ont récusés dès ce mois-ci. À croire qu’ils savaient ce qui allait se passer ou même qu’ils ont contribué à la défaite d’Israël. Cependant, Netanyahu a été partie prenante dans le terrible échec de la diplomatie israélienne. Il n’est pas indispensable à la guerre de Gaza. S’il doit partir, qu’il le fasse sans attendre des jours meilleurs.

La bonne vieille méthode.

Cela dit, l’effort mondial pour assimiler la diaspora et les faits et gestes d’Israël ne résulte pas de l’indignation des masses ou de la colère des pro-palestiniens. C’est une affaire rondement menée, financièrement et politiquement.  Désigner le juif comme un traître naturel dont la fibre resterait étangère à jamais, c’est une façon, pour le monde arabo-musulman,  de reprendre une analyse qui a conduit à la Shoah. On tremble pour les victimes, mais Israël ne retrouvera son statut que s’il gagne cette guerre particulièrement horrible contre le Hamas.

RICHARD LISCIA

PS-La Bolivie, à son tour, a rompu ses relations avec Israël.

 

 

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Une réponse à Le néo-antisémitisme

  1. Jean Vilanova dit :

    On retrouve aussi l’antisémitisme dans le cerveau en flaque d’un énergumène qui officie sur une radio publique, c’est-à-dire à nos frais. Ce ratatiné de l’esprit (je garde des qualificatifs plus mordants pour des gens à l’intelligence construite) y parlait récemment de Netanyahu (certes maître des désastres, corrompu et nullissime, personne ne le défendra et il devra répondre de ses immenses fautes) comme d’un « nazi sans prépuce ». Oui, l’antisémitisme est partout, jusque dans les plis ouatés de la bien pensance. Mais cela, on le savait déjà…

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