Une loi sur les migrations

Macron à Plougastel vendredi dernier
(Photo AFP)

Le Sénat s’empare, à partir d’aujourd’hui, du projet de loi sur l’immigration. La majorité sénatoriale est hostile à l’article numéro 3 du projet qui donne aux étrangers qualifiés des emplois refusés par les Français.

LE TEXTE durcit des dispositions sur la présence d’étrangers bénéficiant de visas temporaires et qui, jusqu’à présent, parvenaient à rester indéfiniment sur le sol français. Au delà du Sénat, les Républicains considèrent, par conviction ou par opportunisme politique, que le document est trop favorable aux migrants qui font tout, pour leur part, pour ne pas être rapatriés. Cela dit, il n’est pas certain que l’opposition de LR dure très longtemps. Beaucoup des membres de ce parti estiment que le texte évoluera  et sera durci avec le temps.

Une longue procédure.

D’autant que le président de la République n’est pas hostile à l’organisation d’un référendum sur l’immigration dont il souhaite faciliter la procédure en diminuant, par exemple, le nombre de suffrages nécessaires à la tenue du vote. On comprend donc que les règles de l’immigration ne seront pas seulement écrites par le projet de loi et qu’elles évolueront encore à l’avenir. C’est d’autant plus important que l’économie donne des signes de faiblesse et qu’une hausse du taux de chômage vient d’être constatée.

Un durcissement.

Il existe donc une sorte de décalage structurel entre la pérennité d’une loi et une économie qui évolue tantôt vers le haut et tantôt vers le bas. La multiplicité des procédures ne favorisera pas pour autant la stabilité de l’immigration. Trop de facteurs conjoncturels en modifient constamment les perspectives. Le premier point de l’analyse, c’est la nécessité de règles non seulement édictées mais appliquées, par exemple le raccompagnement à la frontière ; le second point, c’est un consensus national, une majorité de Français étant favorable à un durcissement des conditions d’accueil.

Une chance.

Le sujet est à la fois politique et économique. Il est regrettable que LR y voie un moyen d’exercer de nouvelles pressions sor l’exécutif, au lien de penser uniquement à l’intérêt général. Et regrettable aussi que l’on ne comprenne pas l’utilité d’offrir à des migrants des emplois utiles, parfois même indispensables, pour renforcer la machine économique. L’immigration n’est pas une malédiction pour les pays d’accueil, mais une chance. Celle d’augmenter la force de la main d’œuvre et le produit intérieur brut (PIB). Ces considérations devraient faire l’objet d’un acord national entre les partis. Il n’en est rien, pour une raison simple : LR veut éterniser la question de l’immigration en s’appuyant sur la colère des Français, qui est déraisonnable.

Une lueur de sympathie.

Il en va de l’immigration comme du reste. Elle reste nécessaire mais elle doit être contrôlée. Il n’est pas question d’en minimiser l’importance ou de l’élargir imprudemment.  Une grande partie de la population française voudrait limiter les migrations pour des raisons de sécurité. Mais ceux qui arrivent chez nous affamés et assoiffés ne sont pas nécessairement des parasites. Ce sont des personnes qu’il faut recycler et respecter, qui doivent se conformer aux us et coutumes du pays et n’y parviendront que s’ils voient dans notre regard une lueur de sympathie.

RICHARD LISCIA

 

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