Une guerre d’usure

À Ramallah, le soutien au Hamas
(Photo AFP)

On mesure avec difficulté les développements de la guerre de Gaza. D’un côté, Israël annonce la déroute du Hamas tout en reconnaissant avoir perdu 44 soldats, ce qui est beaucoup pour un conflit dont on distingue mal la signification politique ; de l’autre, le Hamas semble fuir vers le sud de la bande de Gaza.

LES MÉTHODES auxquelles le Hamas continue à recourir sont à la mesure de sa barbarie. Il s’abrite dans les hôpitaux, il empêche les civils palestiniens d’en sortir, il fuit vers le sud au moment précis où il envoie des tirs de sommation contre les autres fuyards. Ce n’est pas toutefois un triomphe pour Tsahal : il n’y a pas eu de libération des otages, même si l’on en annonce une qui serait imminente mais partielle. La polémique continue au sujet des bombardements aveugles contre les civils palestiniens. Emmanuel Macron a demandé un cessez-le-feu, position en pointe en Europe, ce qui a irrité Benjamin Netanyahu. Le président français a appelé le Premier ministre  israélien pour « clarifier » sa position. Comme toujours, le problème ne vient pas d’Israël, mais du Hamas, qui fait des civils un bouclier humain très confortable.

Dommages collatéraux.

Le grand souci, c’est les otages. On peut dire qu’ils connaissent le même sort que les Palestiniens. Ils subissent ce qu’il est convenu d’appeler des dommages collatéraux, ce qui veut dire qu’on peut mourir même si on est civil et innocent. Cela rend redoutable toute analyse du conflit car c’est la certitude qu’il était possible d’éviter le carnage, que le Hamas ne serait pas moins malheureux s’il ne s’était pas livré à cette boucherie du 7 octobre. Quelqu’un devrait lui murmurer à l’oreille : « Essayez le bonheur ». L’adrénaline que déclenche la haine ne dure que quelques secondes. Mais ce groupe d’hommes assoiffés de sang se distingue par une double barbarie. Non seulement il veut le scalp de tous les juifs du monde, mais il n’éprouve que mépris pour les gens qu’il est censé défendre.

La mort qu’il nous proposent.

Une vidéo des massacres du 7 octobre va  être montrée à des élus français. Il y a eu tant d’efforts pour relativiser les souffrances d’Israël, tant de mensonges et tant de désinformation qu’il faut mettre sous le regard indifférent et las des gens le spectacle du carnage. Ce n’est pas l’habileté militaire du Hamas qui préoccupe, c’est son sadisme, c’est ce niveau de pensée où la mort est exactement l’égale de la vie, qu’entre les deux étapes, il n’y aurait pas de transition. Si la mort n’existe pas, on ne peut tuer personne et la culpabilité de l’assassin disparaît. Si tel est l’enfer sur terre, il n’est pas distinct de l’au-delà. Le discours ardent des terroristes est fondé pourtant sur la perspective d’un paradis que l’on ne peut pas gagner si on n’observe pas les ordres du Coran.

Encore a-t-il fallu que l’on donne du Coran les interprétations les plus xénophobes et racistes, ce qui est nécessaire pour se jeter dans la bataille, mais présente l’inconvénient de faire beaucoup de victimes. Parlant au nom de Dieu, nos pires ennemis croient appliquer la justice de Dieu alors que leur credo et leurs actes ne représentent rien d’autre qu’un blasphème permanent. C’est à la fois absurde, grand-guignolesque et effrayant. C’est la vie-mort qu’ils nous proposent.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Une guerre d’usure

  1. Alan dit :

    Tout à fait d’accord, ce qui préoccupe c’est le sadisme, et la fierté d’avoir commis ces massacres (fierté des terroristes et aussi, hélas, de nombreuses foules en liesse dans divers pays).

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