La Hollande bascule

Geert Wilders hier
(Photo AFP)

Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV), formation d’extrême droite, a remporté les élections législatives en obtenant 35 sièges sur 150. Pour autant le chef du parti, le célèbre Geert Wilders, n’est pas assuré de devenir Premier ministre.

LA HOLLANDE est un pays éminemment démocratique qui, pendant 13 ans, a été dirigé par un  centriste, Mark Rutte. Les forces centrifuges auxquelles l’Union européenne sont soumises ont assuré la monté des extrêmes droites en France, en Italie, aux Pays Bas, en Allemagne, dans un contexte dominé par le problème de l’immigration. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne pour cette raison, l’Italie a mis l’extrême droite au poivoir. Mais les démolisseurs de l’UE et leurs pouvoirs n’ont rien changé à la crise migratoire. Les Hollandais ont préféré la mésaventure proposée par Gert Wilders au sérieux de Rutte. Ils s’en repentiront aussi sûrement que les Britanniques.

D’autres coalitions sont possibles.

Le triomphe de Wilders est relatif. Les autres partis, dans cette représentation nationale très morcelée, ne sont pas pressés de faire alliance avec lui. Les écologistes obtiennent 25 sièges, le centre droit 24. Comme on le voit, d’autres coalitions sont possibles. La victoire de Wilders, qui s’est agité comme un beau diable pour être enfin reconnu, risque de retomber comme un soufflé. De toutes façons, les démocraties se gouvernent au centre. Pieux : quand l’extrême droite arrive au pouvoir, comme en Italie, elle fait des choix centristes.

De l’eau dans le vin extrémiste.

En réalité, et même si les électeurs néerlandais finissent par consacrer une autre coalition que celle dirigée par Geert Wilders, c’est l’invasion lente mais sûre de l’Europe occidentale par les extrêmes qui inquiète. L’immigration est constamment montée en épingle, alors que Georgia Meloni, présidente du conseil des ministres italien démontre tous les jours qu’elle n’est pas plus efficace dans la crise migratoire que ses prédécesseurs.  L’autre réalité, c’est que,  quand ils accèdent au pouvoir, les régimes de type autoritaire se plient à la discipline européenne et restent liés à l’OTAN.  Or, s’il n’y a pas de fracture au lendemain des élections, la présence de l’extrême droite au pouvoir risque d’être balayée par les élections suivantes.

À quoi sert-elle ?

C’est vrai pour la France, même si le raisonnement semble traduire l’illusion d’une continuité. Marine Le Pen a déjà renoncé à la récupération des instruments de la souveraineté française. Cela revient à augmenter ses chances de conquérir le pouvoir en 2027. Mais si son projet ne se distingue pas de celui d’Emmanuel Macron, elle ne fera qu’un mandat. Elle nie complètement être rentrée dans le rang. Ce qui ne l’empêchera pas d’appliquer les directives européennes. Dans ce cas, on sera en droit de se demander en quoi elle est différente de la droite classique. Elle a certes la possibilité de conquérir le pouvoir pour, ensuite, trahir son propre discours. Elle ne serait pas la première à annoncer un politique pour en faire une autre, une fois qu’elle aura été élue. Tout cela est bien compliqué.

RICHARD LISCIA

 

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