La première libération

Les rapatrier maintenant ? Bien sûr ….
(Photo AFP)

La trêve entre Israël et le Hamas a commencé ce matin à 6 heures. Dans la journée, 13 otages, dont des femmes et des enfants, seront remis aux forces israéliennes. D’autres libérations, jusqu’à un total de 50, auront lieu dans les quatre jours qui viennent. La guerre recommencera au terme de la trêve.

CEUX QUI se réjouissent sont nombreux: les familles, y compris celles qui n’ont pas été informées qu’elles retrouveraient leurs proches dans le premier groupe et qui continueront à  nourrir un espoir jusqu’au bout, le gouvernement israélien, qui peut produire son premier résultat et les Occidentaux, notamment les États-Unis qui ont lutté avec acharnement pour lancer ce début de détente. Il n’est donc pas question de critiquer l’accord (assorti de la libération de 150 Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes), car il n’y a pas d’alternative, sinon l’unique recours à la force, source de chaos qui mettrait en danger la vie des otages.

L’accord le moins mauvais.

Mais il n’est pas possible qu’Israël, son gouvernement et sa population, se réjouissent d’un accord avec leur pire ennemi, au lendemain d’un carnage historique qui a modifié la donne au Proche-Orient. Il est évident en effet que, pour la libération des hommes israéliens et surtout des soldats de Tsahal, le Hamas jouera la surenchère et exigera plus tard que des centaines, des milliers de détenus palestiniens puissent regagner Gaza. Non seulement la nature de l’ennemi n’a pas changé mais le Hamas aura pour premier réflexe de renvoyer au combat les terroristes qu’il aura récupérés.  Bien entendu, les familles israéliennes ou étrangères concernées par le  kidnapping ne s’embarrasseront par de telles considérations. Et il est peu probable, dans ces conditions, que le Hamas soit anéanti par Tsahal. Disons que l’accord, s’il va au bout des espoirs qu’il a soulevés, est le moins mauvais possible.

Sur la valeur d’une vie.

Le gouvernement israélien, dont on se demande pourquoi il est encore dirigé par Benjamin Netanyahu, principal responsable de la déroute du 7 octobre, doit donc se concentrer désormais sur la sécurité de la population israélienne qui est en danger partout, au nord, au sud, en Cisjordanie. J’ai souvent entendu sur les plateaux de télévision des journalistes qui insistaient sur le fait qu’une vie palestinienne valait bien une vie israélienne. Ce n’est pas tout à fait vrai quand, à partir d’aujourd’hui, on échange un Israélien contre trois Palestiniens.

Ah ! le Qatar…

Le Proche-Orient est le lieu unique de toutes les hypocrisies. On dénonce le dénuement des Palestiniens de Gaza, mais on apprend que le Hamas gagne un milliard d’euros par an, somme qu’il ne consacre guère au bien-être de ses compatriotes, dont il est un ennemi plus féroce qu’Israël. La recherche acharnée du centre nerveux du Hamas à Gaza par Tsahal nous semble dérisoire quand nous voyons les chefs des terroristes, dont Ismaïl Hanyeh, plastronner dans les grands palaces de Doha, pendant que Gaza est réduite en cendres. Enfin, les louanges qui pleuvent sur le Qatar, qui a si bien mené la négociation, qui a tant fait plaisir à Joe Biden, qui est un État admirable de tous les points de vue relève d’un optimisme outrancier.

Pantalonnade.

En effet, tous ces pays du Proche-Orient ont des liens étroits avec les pires terroristes, liens bien utiles quand il s’agit de récupérer des otages. Que font les Qataris pour parvenir à leurs fins ? Ils cajolent le Hamas ou bien ils le menacent ? Ils sont de quel côté ? Du leur exclusivement. Ils ont vu dans cette atroce affaire une occasion historique à saisir. Ils le font très bien. Vous me direz que Netanyahu agit de la même manière, quand il fait des concessions produisant des résultats positifs. Bref, tout ce que je dis, c’est qu’il vaut mieux avoir un regard lucide quand on participe à une pantalonnade.

RICHARD LISCIA

 

 

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Une réponse à La première libération

  1. Doriel Pebin dit :

    Très bien et clairement résumé. C’est malheureusement logique car on n’entend que les extrémistes s’exprimer et imposer leurs vues idéologiques avec l’aide puissante des réseaux sociaux qu’ils soient de droite ou de gauche, palestiniens ou israéliens, juifs ou musulmans. Il faut lutter contre les 3 i (ignorance, inertie et idéologie) qui font dans tous les domaines tant de mal.

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