Juives martyres

Une ex-otage prend le thé avec une soldate
(Photo AFP)

La libération au compte-gouttes des otages israéliens, l’espoir d’une prolongation de la trêve à Gaza, la recherche d’une solution diplomatique sont autant de signes d’une détente relative au Proche-Orient. Mais le 7 octobre a été une journée hallucinante que l’opinion mondiale a tendance, déjà !, à oublier.

LA COMPILATION des récits proposés par la presse française fait apparaître une provocation laborieusement mise au point, avec de claires conséquences géopolitiques. L’hypothèse des deux États, le rôle diplomatique de Qatar, la fin probable du gouvernement de Benjamin Netanyahu, tous ces éléments préparent le grand tournant auquel la sauvagerie du 7 octobre nous exposait. Cependant, il n’est pas impossible d’ouvrir une page neuve au Proche-Orient sans le concours du Hamas. C’est même préférable. Car sa participation aux efforts de paix serait un scandale. Dans la journée d’hier, on assistait à la bienveillance et à la déférence des miliciens du Hamas pour les otages qu’ils étaient en train de remettre à la Croix-Rouge (non sans avoir failli faire capoter le projet pour des raisons qu’ils étaient les seuls à connaître). Et pendant ce temps, nous étions encore sous le coup de ce que nous avions lu sur le pogrom du 7 octobre.

Des femmes déchiquetées.

Tout le monde sait qu’une femme musulmane ne vaut pas grand chose pour les musulmans mâles. Mais les monstres du Hamas ont littéralement déchiqueté les femmes juives qui leur sont tombées sous la main, les ont torturées, violées en réunion, assassinées sous les yeux de leurs maris ou abattu leurs maris avant de s’en prendre à elles et de les violer sous les yeux de leurs enfants.  Des otages libérés ? Je ne crois pas que l’on doive remercier le Hamas pour son immense indulgence. Qui sait combien de temps il faudra à la psychothérapie pour soigner et guérir les victimes ? Les traumatismes subis dureront plusieurs années et handicaperont la vie des ex-otages. Et bien entendu, allez chercher les monstres qui ont commis ces crimes dans les gravats de Gaza.

Le juif des États.

Depuis quelque semaines, chacun, en France ou ailleurs, y va de son couplet sur la présence de Netanyahu au pouvoir, sur les bombardements toujours « disproportionnés », sur les colons en Cisjordanie et sur la palette de tribunaux spéciaux qui pourraient juger Israël, son peuple et ses dirigeants. Ce sont les mêmes qui n’ont jamais discuté le sort fait aux femmes en Iran, en Afghanistan ou en Arabie saoudite. Les mêmes qui n’ont jamais prononcé un mot en faveur des Ouïghours ou des Rohingyas, jamais dénoncé les vols de fusées lancés par la Corée du nord, jamais critiqué les menées de la Chine. L’autre jour, un lecteur jugeait bizarre l’utilisation de l’expression État juif. Israël, en tout cas, est le juif des États, le pays du monde qui a la plus sale réputation, pire que la Russie, pire que la Corée du Nord, pire que l’Iran, que la Hongrie, que la Turquie, et j’en passe. 7 octobre, tournant historique ? Oui, dans le sens où il est devenu indispensable de se débarrasser du Hamas, avec lequel il ne peut y avoir de dialogue constructif.

Hamas, ennemi de la Palestine.

Dans « le Point », Bernard-Henri Lévy explique pourquoi il soutient Israël malgré le nombre élevé de victimes palestiniennes à Gaza. À sa place, je n’aurais pas pris cette peine. Les faits parlent d’eux-mêmes, ce sont les mémoires qui ne font pas le travail. On peut bien sûr entrer dans les détails, rappeler que Tsahal est la seule armée au monde qui avertisse une population de l’offensive qu’elle va lancer, ce qui est un handicap stratégique consenti au nom de l’éthique. Mais non, Israël commet des crimes de guerre, contre l’humanité ; Israël tue des civils, ce que les Alliés n’ont pas fait, n’est-ce pas ? en bombardant les côtes normandes, en déversant sur Dresde des bombes au phosphore, en lançant les deux premières bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Oui, bien sûr, il faut protéger les civils palestiniens. Oui, il faut leur donner un État. Mais leur pire ennemi n’est pas Israël, c’est le Hamas.

RICHARD LISCIA

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Une réponse à Juives martyres

  1. Doriel Pebin dit :

    Bonjour et merci à nouveau pour ces commentaires lucides. Les personnes qui passent leur temps à critiquer ont manifestement un cerveau droit mal connecté avec le cerveau gauche ! Vous pouvez aussi rajouter dans votre triste liste, les bombardements d’Alep pendant des mois par un vrai tyran (copain maintenant de l’Iran et de l’Arabie Saoudite !) contre son peuple avec l’aide de… Poutine et ses sbires (« indignés » par les bombardements de Gaza (sic). Où était la fameuse « rue arabe » ? On a surtout vu la « rue européenne » qui protestait alors. Manifestement, l’Europe ne sert qu’à être un des principaux créanciers des Palestiniens depuis des années avec comme remerciements, des critiques permanentes (alimentées par les autocrates du soi-disant Sud global !) Nous vivons de plus en plus dans une inversion des valeurs marquée par une intelligence complètement dysfonctionnelle avec le royaume de la posture et le recul de l’esprit critique et du doute: « Je ne vois que ce que je crois » !. Quand c’est Israël et par ricochet, les USA et l’EU, une majorité d’idiots utiles se réveille pour pousser des cris d’orfraie, notamment la gauche qui sombre de plus en plus en perdant tous ses repères et ses valeurs. Continuez à tenter une analyse globale et critique. Nous en avons bien besoin.

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