Terreur sans frontières

Branle-bas de combat au gouvernement
(Photo AFP)

L’attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessés graves parmi les professeurs d’un lycée d’Arras soulève les mêmes questions et les mêmes inquiétudes que l’attaque fulgurante du Hamas contre Israël.

ON A EU vite fait de séparer les deux événements. C’est une armée que le Hamas a envoyée contre Israël, c’est un loup solitaire, tchétchène, la vingtaine, au demeurant surveillé, fiché S et qui avait fait l’objet d’un contrôle hier matin, quelques heures à peine avant son attentat qui a assassiné un enseignant et en a blessé deux autres Il a agi avec la complicité de ses proches et plusieurs personnes ont été mises en examen. La ressemblance, c’est l’idée que la dangerosité du Tchétchène et du Hamas était suffisante pour qu’Israël  et la France empêchent ce qui s’est produit.

Le droit en question.

C’est l’État de droit qui a permis à l’assassin de sévir malgré la surveillance. Il n’était plus expulsable sous le prétexte qu’il est arrivé sur le sol français à l’âge de 13 ans, quand il était mineur. La générosité de la démocratie française nous aura coûté cher et le problème, au moment où le Parlement s’apprête à adopter une nouvelle loi sur l’immigration sans doute plus contraignante, c’est de savoir su la France menacée par le terrorisme peut s’offrir le luxe de traiter avec une telle indulgence des hommes qui ne cherchent même pas à cacher leurs intentions.

L’assassin aurait dû être expulsé.

Certes, la nébuleuse djoihadiste ne demande qu’à pourrir la société française, elle ne cherche qu’à tirer un rideau de fer entre les musulmans et la communauté nationale. En même temps, la fréquence des actes de terrorisme n’empêche pas l’immense majorité des musulmans de France d’être d’excellents citoyens. Une chose, cependant, est sûre : on ne transformera jamais un djihadiste en un doux agneau. Celui qui exprime ouvertement sa colère contre la France et les Français doit être expulsé.

Entre la peur et la tolérance.

Il nous faut donc une loi sur les immigrés qui protège  nos concitoyens contre le terrorisme et  ne transforme pas la société française en modèle de xénophobie. Il ne fait aucun doute que chaque crime terroriste lasse un peu plus les Français, immigrés ou pas, et les conduit à se montrer plus sévères. Mais nous connaissons trop bien nos amis musulmans, leurs mérites et leurs qualités, pour tomber dans le piège de l’intolérance. Le terrorisme est si présent et si fréquent que ce n’est jamais le moment de tresser des lauriers à la communauté musulmane. Nous serons soumis pour longtemps à cette tension entre la tolérance et la peur : il ne faut pas céder à la seconde et il faut, pour rassurer nos concitoyens d’origine immigrée, adopter la première.

Ne pas faire le jeu de l’ennemi.

C’est un discours qui soulèvera beaucoup de critiques, la sécurité de chacun de nos concitoyens, y compris les non-violents qui forment la très grande majorité des musulmans de France, et se plaignent eux aussi de la violence croissante, devenant indispensable à la paix civile. La peur, la colère vont exiger du pouvoir des décisions à la limite du droit. Mais régler le problème en tombant dans quelques-uns des travers du djihadisme, c’est exactement ce que les fanatiques espèrent.

RICHARD LISCIA

 

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Macron plaide pour l’unité

Macron hier soir
(Photo AFP)

Dans son discours d’hier soir, Emmanuel Macron a apporté à Israël un soutien sans équivoque et sans ambiguités qui met fin, en quelque sorte, aux commentaires parfois indignes entendus à l’extrême gauche.

LE PRÉSIDENT a compris qu’il est absurde et injuste de renvoyer dos-à-dos Israël et le Hamas. Coupables d’atrocités, les terroristes ne peuvent justifier les assassinats et les enlèvements au nom de la cause palestinienne. La guerre n’est pas un jeu à somme nulle. La France n’a jamais cessé de contribuer à la santé et à la prospérité d’Israël et elle se devait d’être aux côtés de l’État juif dans une période aussi dangereuse pour son existence.

Un endroit exigu.

On ne sera pas surpris de ce que le chef de l’État ait pris le parti d’israël, qu’il a l’intention d’obtenir la libération des ressortisants franco-israéliens aux mains du Hamas et qu’il dépasse les polémiques récentes. Celles-ci n’ont pas d’autre résultat que d’enfermer le pays dans l’endroit exigu où sont concentrés les mesquineries de l’antisémitisme qui ne veut pas dire son nom et les signaux adressés à une fraction de l’électorat déboussolée.

Danger aggravé. 

Le monde traverse une crise sans précédent : Israël a ordonné à un million de Gazaouis d’émigrer vers le sud et il leur donne un jour pour s’exécuter avant que ses forces armées ne pénètrent dans la bande malgré les appels à la raison lancés au gouvernement israélien. Ce qui signifie que la mission d’Anthony Blinken, chef de la diplomatie américaine qui se trouve maintenant au Qatar, a échoué. De toute évidence, une offensive terrestre d’Israël à Gaza aggrave le danger que courent les otages.

Manque de patience.

Or chacun des pays qui a des citoyens prisonniers du Hamas est en droit de négocier leur libération. Bien entendu, ce sont surtout des citoyens israéliens qui ont été enlevés, mais cela n’empêchera pas bientôt Israël de rendre des comptes à ses alliés si des otages sont  assassinés pendant la progression des forces israéliennes jusqu’au cœur de Gaza. Le problème, avec les terroristes, c’est qu’ils n’ont aucun principe. Ils ne négocient pas et personne n’a vraiment envie de négocier avec eux. L’idée est de faire pression sur eux par l’intermédiaire de leus bailleurs de fonds, par exemple le Qatar, et le gouvernement israélien, plutôt que de provoquer un nouveau bain de sang (israélien et palestinien), aurait pu avoir la patience d’attendre avant d’agir.

Netanyahu joue sa carrière.

Benjamin Netanyahu veut restaurer la crédibilité militaire d’Israël. C’est lui qui a perdu la première manche et c’est lui qui veut remporter la seconde et dernière manche. Comme on le voit, le destin des otages est lié, une fois de plus, au contexte politique. Il nous semble évident que l’invasion de Gaza, fût-elle partielle, ne favoriserait pas le sort des otages. En réalité, la volonté d’en découdre avec le Hamas est la faiblesse de Netanyahu. S’il ne rend pas les otages à la liberté, sa position deviendra intenable et il devra démissionner. De toute façon, il est proche de la fin de carrière. Il préfère partir sur une victoire bien incertaine. Son sort personnel n’est pas à comparer avec celui des otages.

RICHARD LISCIA

 

 

Publié dans Non classé | Un commentaire

Un malaise mondial

Macron parle ce soir
(Photo AFP)

Les massacres commis par le Hamas s’étendent à diverses nationalités : Israël est un pays touristique prisé par les visiteurs étrangers. Les États-Unis, l’Égypte et Israël s’efforcent de mettre au point une évacuation des civils de Gaza, une solution infiniment compliquée dont le Hamas recherchera l’échec car les civils palestiniens lui servent de bouclier. Benjamin Netanyahu a rassemblé un gouvernement de coalition, ce qui laisse espérer des décisions plus modérées. 

IL N’A PAS FALLU plus de quatre jours pour que le consensus favorable à Israël commence à  se déliter. Une furie antisémite a gagné les réseaux sociaux, une tendance à transformer les victimes en bourreaux se dégage, le malaise général est amplifié par les prises d’otages. Il faudra des mois pour établir les raisons du fiasco israélien, le remodelage de la politique israélienne et les orientations qu’adopteront les amis et les ennemis d’Israël. L’effet de surprise obtenu par le Hamas ne sera pas reproduit : l’État juif est maintenant en mesure d’attaquer ses multiples ennemis avec toute la puissance militaire dont il est capable.

Le chagrin et la modération.

La sidération qui a saisi l’opinion mondiale laisse peu à peu la place à la crainte de la dimension des représailles d’Israël. Le président des États-Unis, Joe Biden, a rappelé à Jérusalem qu’il existe des crimes de guerre à ne pas commettre. Le gouvernement israélien enrage : à lui les règles, au Hamas la liberté de détruire et d’assassiner. Une invasion de Gaza par les troupes de l’État hébreu entraînerait un bain de sang, la mort des otages, un scandale international. Voilà un pays livré à un chagrin immense qui est sommé de réagir avec modération. Si Israël cède à la pression des Occidentaux, le Hamas, lui, restera intact.

L’appel à… l’indulgence.

Or les Israéliens ne peuvent pas ignorer la reconstruction toujours possible du Hamas. Si l’assaut contre Israël est d’une gravité insigne, c’est parce que, même lors de la guerre du Kippour en 1973, le territoire israélien est resté inviolé. Cette fois, l’État hébreu a payé ses erreurs d’un prix insupportable. Certes, le Hamas attend que son ennemi se livre, une fois de plus, à des exactions indicibles, mais, comme je l’ai déjà écrit, Israël ne se soucie guère de la réputation que lui fait le monde, surtout quand les médisants sont des satrapes comme Poutine ou Erdogan. La façon de se débarrasser du Hamas est complexe mais il ne faudrait pas qu’après avoir baissé la garde, l’État juif s’en tienne à l’indulgence.

Crise à LFI.

Emmanuel Macron s’exprime ce soir, probablement pour demander à la nation de faire corps et d’ignorer les tentatives pour la diviser. Autre tâche de Sisyphe. Mais, en allant au bout de sa férocité, le Hamas a réveillé l’opinion, en France comme ailleurs : il y a, dans les sociétés occidentales, des corps étrangers auxquels elles sont allergiques. L’attitude de la France insoumise, qui refuse d’accoler le terme de terroriste au Hamas, contient une indécence et une indignité qui a mis en colère nombre de ses adhérents et de Français en général. Ce qui choque, c’est que Jean-Luc Mélenchon et Mathilde Panot, contrairement à MM. Ruffin et Corbière, sont incapables d’éprouver la moindre émotion devant la nature des crimes contre l’humanité commis par le Hamas, mais prompts, par ailleurs à vitupérer contre Israël à cause des bombardements sur Gaza.

Marine ramasse les billes.

Misérabilisme électoral (il faut faire le plein des voix de la Seine-Saint-Denis), quitte à se distinguer d’un effroi partagé par tous les autres Français. Et qui en profite ? Le Rassemblement national, pardi, qui est devenu le parti le plus philosémite de France. Chacun trouve ses électeurs où il peut. Cependant, rassurez-vous, ce n’est ni LFI ni le RN qui contribueront à la paix au Proche-Orient et, si Marine jette par la fenêtre son bonnet lepéniste, cela ne veut pas dire qu’elle convaincra les Français juifs. Ce qui est tout à fait nouveau, c’est l’impact d’une guerre au Proche-Orient sur le vie politique en France. Voilà que LFI montre les crocs, que Marine Le Pen tente d’effacer son passé et que les démocrates et républicains de France ne savent même plus s’ils doivent prendre la défense d’Israël, vaincu par son inattention, ou le mettre en garde contre le recours aux armes.

Nuance exquise.

Nous ne sommes pas certains que l’enchaînement logique de ce que nous pensons d’Israël est démontré. Hier, sur les plateaux de la télévision, c’était le triomphe de la rhétorique française, le maniement exquis de la nuance, le choix des mots pour dire que notre émotion est prête à voyager et d’aller de Sderot à Gaza. Sommes-nous sûrs d’avoir, avec notre sémantique, gardé notre pouvoir de persuasion ? Le sang des morts hurle encore dans le désert. S’il est bon de recommander la modération aux victimes, il ne faudra jamais oublier qui a commis le crime.

RICHARD LISCIA

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

Le choix d’Israël

Netanyahu devrait démissionner
(Photo AFP)

L’horreur des actes abjects commis par le Hamas se distille goutte à goutte. Il n’y a pas d’heure où l’on n’annonce de nouvelles victimes israéliennes. En même temps, se prépare une opération israélienne à Gaza dont les conséquences risquent d’être très négatives.

CEUX QUI voient dans le Hamas un mouvement de libération devraient regarder la télévision. Certaines videos sont floutées mais on comprend sans peine que le Hamas a lancé une offensive massive avec une seul objectif : tuer des civils par centaines, décapiter des enfants, violenter des femmes, prendre des otages de tous les âges, faire du mal sans qu’il y ait eu, derrière cette stratégie, un plan susceptible de donner au peuple palestinien un début de liberté.  Un festival de haine, un assaut centré sur les civils, une action d’éradication, mais de très court terme. Les terroristes savaient qu’ils ne garderaient pas la portion de territoire qu’ils ont envahie.

Un gouvernement de coalition ?

Le nombre de morts israéliens s’élève à 1 200 -il va sans doute augmenter- et l’on dénombre 2 700 blessés. Du côté palestinien, 900 morts et 4 700 blessés. Il est difficile, pour le gouvernement de Benjamin Netanyahu, de ne pas assumer la responsabilité du désastre et, à mons sens, il aurait déjà dû démissionner. S’il ne l’a pas fait, c’est pour ne pas accroître l’instabilité d’Israël. On parle d’un gouvernement de coalition qui pourrait se mettre en place promptement et dont l’avantage serait de tirer la leçon de la tragédie pour changer de politique sécuritaire dans un premier temps et, ensuite, pour définir un plan diplomatique.

Un échange possible de prisonniers.

Pour l’instant, cette évolution n’est pas amorcée. On s’attend à une entrée de l’armée israélienne à Gaza, ce qui ferait de très nombreuses victimes dans les deux camps. Les Israéliens n’ont pas besoin de pénétrer à Gaza s’ils ne comptent pas s’y installer. Se pose la question des otages : s’ils sont vivants, il sera toujours temps, avant d’entrer dans une phase irréversible, de trouver une médiation pour un échange de prisonniers palestiniens contre les otages.

L’infinie sauvagerie du Hamas.

Mais toutes ces considérations, espoirs ou plans possibles n’effaceront pas la donnée de base du conflit : le Hamas est une organisation terroriste capable des pires atrocités, ce n’est pas un « interlocuteur valable », comme on le disait pour la guerre d’Algérie. La sauvagerie des quelque 1 500 terroristes qui ont envahi la zone autour de Gaza n’a pas besoin d’être démontrée. Ils se sont attaqués à des familles, des civils, il les ont assssinés avec un luxe particulier de recherche de la cruauté et ils ont probablement éliminé des gens militant pour un accord de paix. Car la haine rend aveugle.

La douleur des Israéliens.

Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas un problème palestinien, ni qu’une vie ne vaut pas une autre vie, ni que, sonné comme jamais, Israël peut appliquer au Hamas les méthodes du Hamas. Cela veut dire que, après un tel traumatisme, on voit ses victimes potentielles comme des assassins, que même un État démocratique, face à une action aussi féroce, n’a pas envie de négocier, et ne peut pas le faire sans subir les critiques du peuple. Ce que l’extrême gauche refuse obstinément d’entendre, c’est la douleur des Israéliens, c’est la souffrance d’un peuple qui a déjà un passé épouvantable et a dû faire la guerre une bonne demi-douzaine de fois pour survivre.

Il est étrange que Jean-Luc Mélenchon et ses amis soient totalement imperméables au destin du peuple juif. Eux qui se disent de gauche ne savent partager que la souffrance arabe, ce qui les conduit à défendre le Hamas qu’ils ne traiteront jamais de terroriste. On a beau leur répéter qu’aujourd’hui n’est pas le jour de la négociation, mais celui du chagrin et du deuil, ils se contentent de désigner Israël comme le seul coupable du crime de masse qui vient d’être commis. Voilà tout LFI : une composition ultra-fragile dont les héros sont Poutine et Maduro, dont la cause est palestinienne jusqu’à l’antisémitisme (même s’ils s’en défendent) et une République vouée à l’égalité mais ni à la liberté ni à la fraternité.

RICHARD LISCIA

PS- La décapitation de bébés israéliens par les terroristes est plus un soupçon qu’une réalité documentée. Nous attendons des informations confirmant ou infirmant les faits.

R. L.

Publié dans Non classé | Un commentaire

Un moment de chaos

Gaza en ruines
(Photo AFP)

La riposte israélienne ne s’est pas fait attendre : elle est violente et Gaza est coupée du monde, sans eau, sans nourriture, sans électricité. Le Hamas menace de tuer les otages si les bombardements israéliens continuent.

QUELQUE MILLE CINQ CENTS corps de terroristes ont été retrouvés sur le sol israélien. L’État hébreu n’a certes rien vu venir, mais il a réagi avec force, annihilant l’offensive du Hamas. Il fallait être naïf pour croire que le soutien à Israël serait total en Europe : beaucoup d’Européens font porter à l’État juif la responsabilité de cette tragédie sans précédent, ce qui ne dirige pas les consciences vers la recherche de la paix. Le chagrin et le deuil d’Israël ont obéré la réflexion surt le sort des Palestiniens et sur une solution de paix qui mettrait fin à la boucherie.

Israël ne se soucie guère de sa réputation.

Quelles que soient les responsabilités spécifiques d’Israël, qui n’a jamais cherché, depuis les accords d’Oslo, à donner une patrie aux Palestiniens, il est absurde de ne pas laisser aux Israéliens le temps de faire leur deuil, de même qu’il n’est pas ingénieux d’exiger d’eux de s’imposer des règles de combat face à un ennemi impitoyable. On veut certes espérer que le blocus de Gaza ne durera pas trop longtemps, que des accords intermédiaires seront passés de manière à soulager la population civile de l’enclave, mais la courte histoire d’Israël montre que ce pays ne se soucie guère de sa réputation. Avec cette guerre immonde, il a retrouvé son unité, son élan et sa maîtrise.

L’émotion d’un peuple.

Il n’est pas non plus dans les habitudes d’Israël de ne pas réagir à un assaut aussi massif. Le Hamas s’est livré délibérément à une provocation énorme pour attirer Israël dans le piège de la répression, étant entendu que la guerre est aussi celle de la communication. Toutefois, conseiller la modération à l’État hébreu alors qu’il compte ses morts (900), ses blessés (plus de 2 000), ses otages (160 à peu près), c’est oublier qu’à la haine inextinguible des Palestiniens, ou en tout cas du Hamas, répond l’émotion d’un peuple qui se vit comme une famille.

Une famille en deuil.

Voilà pourquoi les préceptes du sieur Mélenchon résultent autant de l’ignorance de ce qui se passe au Proche-Orient que d’un dogme qui ne laisse aucune place à la discrimnation entre les forces du mal et les forces de défense. Israël compte ses morts et ils sont si nombreux que dans ce pays qui abrite 8 millions de juifs, on verra que chaque famille est en deuil. Pire : de toute façon, la fraternité juive, urbi et orbi, répand le deuil sur le territoire israélien et dans la diaspora. La France, qui a adopté le soutien sans failles à Israël, doit maintenant jouer un rôle en direction de la paix, avec le concours de l’Europe.

Tout est à refaire. 

Le système mis en place par Netanyahu qui consistait tout simplement à ignorer le peuple palestinien n’était pas tenable dans la durée. La crise a un aspect horrible qui empêche l’imagination politique de s’exprimer. Mais le gouvernement israélien doit se rendre à la raison. On ne peut pas effacer l’existence d’un peuple qui, comme tous les peuples, a le droit d’avoir une patrie. À chaque crise, le chemin de la paix apparaît encore plus long. Pour le moment, il se perd dans les sables du Sinaï. Israêl doit reconquérir sa réputation d’invincibilté. Il n’est pas menacé par le Hamas mais par l’Iran, qui sait d’ailleurs que s’il fait un seul geste offensif, il en paiera le prix. La guerre du Hamas a ruiné les avancées apportées par la fameuse paix d’Abraham. Tout est à refaire mais tout peut être fait si les forces du mal qui campent aux alentours sont mises en respect. Le seul résultat positif de cette épouvantable drame, c’est que l’idée d’une paix avec deux États vivant côte-à-côte n’a jamais autant d’actualité.

RICHARD LISCIA

Publié dans Non classé | Un commentaire

LFI : le mauvais réflexe

Mélenchon toujours à l’aise
(Photo AFP)

Dans le consensus favorable à Israël, victime d’une attaque qui a fait 700 morts et 2 150 blessés, la réaction de la France insoumise révèle son antisémitisme. Il s’ensuit une fracture au sein de la Nupes et des voix s’élèvent pour mettre un terme à l’unité de la gauche.  

PERSONNE ne demande à LFI qu’elle approuve le gouvernement le plus à droite qu’Israël ait jamais eu. Personne n’ignore l’ingéniosité des terroristes et le coup sévère qu’ils ont porté à l’État juif. Mais le Hamas est reconnu comme mouvement terroriste par l’ONU et son assaut n’est qu’un coup de Jarnac qui éloigne encore un peu plus la recherche d’une solution négociée du conflit israélo-palestinien. Le commentaire de Jean-Luc Mélenchon (qui n’a été suivi ni par François Rufin ni par Alexis Corbière) montre qu’il est resté aveugle et sourd aux souffrances des victimes israéliennes, exécutées, torturées, prises en otage. Il ne lui déplaît pas que les Israéliens avouent leur peur. Il fait donc preuve, à leur égard, d’une haine singulière.

« Nous sommes tous des Israéliens ».

La Première ministre, Élisabeth Borne, s’est empressée de dénoncer les « ambiguités révoltantes » de LFI et son antisémitisme décidément bien ancré, à la fois dans sa rélexion et dans sa gestuelle. C’est une constante de l’extrême gauche ; Philippe Poutou et Olivier Besancenot, du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) ont déclaré d’une seule voix : « Nous sommes tous des Palestiniens ! ». Il s’agit en réalité d’une erreur de timing : habitués à pourfendre les mesures du gouvernement français, les élus de l’extrême gauche ne voient pas pourquoi ils ménageraient celui de Netanyahu. Peut-être devraient-ils comprendre qu’il y avait un autre moment pour rappeler les comportements coloniaux d’Israël. Nous désapprouvons la politique de Netanyahu mais, après ce raid sanglant, nous sommes tous des Israéliens.

La Nupes menacée.

C’est le pêché originel de la gauche : il s’agit non pas de faire des choix en conscience mais de s’assurer qu’on est bien de gauche et qu’on n’en bougera pas. Pourtant,  soutenir le Hamas, cela revient à faire cause commune avec une démarche hitlérienne, à nier aux hommes ce qu’ils ont d’humain et à faire de l’assassinat, de la torture et de l’enlèvement les instruments d’une politique. LFI a préféré la doctrine  à l’humanisme et la violence au respect des lois de la guerre. Elle a mis en danger une union au sein de la Nupes qui vacille depuis sa naissance. Elle contribue déjà à des échecs électoraux. Mélenchon ne cesse de se référer à l’unité, mais il l’exige au nom d’une inviolabilité juridique dont bénéficierait LFI : elle serait intouchable au même titre qu’un sieur Mélenchon, qui, il y a trois ans, lors d’une perquisition, se présentait aux enquêteurs en tant que représentant unique de la République.

Mimétisme électoral.

On ne s’en plaindra pas. Il est répugnant de s’ancrer si bien dans une théorie de gauche qu’on en vient à exalter la violence et à préférer les bourreaux aux victimes. Ce n’est pas le premier errement de M. Mélenchon, qui a déjà pris fait et cause pour le régime destructeur du Vénézuéla et s’emploie à faire mieux que le Rassemblement national en matière d’antisémitisme. Ce faisant, LFI commet l’erreur d’essayer de séduire l’électorat en imitant l’extrême droite. Il serait surprenant qu’il prive Marine Le Pen des voix antisémites qu’elle obtient même si elle ne les sollicite pas.

Prendre la porte.

Cet épisode de la vie politique intérieure est exactement à la hauteur de ceux qui l’ont déclenché : plus bas que terre. Il montre de quelles forfaitures le leader maximo de l’extrême gauche française est capable. Il montre comment son incapacité à nuancer ses propos ou ses actes le conduisent aux pires fautes. Il est toujours temps, pour ces gouvernants qui se sont si souvent trompés, qu’il s’agisse de Netanyahu ou Mélenchon, de prendre la porte.

RICHARD LISCIA

 

Publié dans Non classé | 2 commentaires

Une défaite d’Israël

Rafah ce matin
(Photo AFP)

Le  Hamas, mouvement palestinien radicalisé, a lancé avec succès une vaste offensive sur le sol israélien. On note 600 morts et 2 000 blessés du côté israélien. Des combats se poursuivent. À Gaza,bombardée sans relâche par l’aviation de l’État hébreu, on compte 200 morts et 1 800 blessés.

À L’HORREUR d’une triple bataille sur le sol, dans les airs et en mer s’ajoute la perplexité que cause une guerre au cœur de laquelle les civils sont les principales victimes. Depuis 24 heures, toutes les chancelleries se demandent pourquoi le « mur infranchissable » séparant Gaza d’Israël a cédé aussi vite ; pourquoi les services de renseignements n’ont rien vu venir d’une opération dont l’élaboration munitieuse a duré des semaines ou des mois ; comment les Palestiniens ont introduit une nouvelle forme de guerre, celle qui s’accompagne de prises d’otages massives : on estime à 150 le nombre d’Israéliens, militaires, hommes, femmes, enfants  qui sont aux mains des terroristes.

Une enquête est nécessaire.

Les comparaisons avec le 11 septembre (2001) ou avec Pearl Harbor ne sont pas excessives. Par rapport à un pays comme les États-Unis, l’État juif aurait perdu 10 000 citoyens, militaires et civils confondus. Le Hamas a donc atteint son objectif qui consistait à démolir le mythe de l’invincibilité d’Israël. La guerre-éclair lancé par le Hamas se prolongera jusqu’au jour pù le gouvernement israélien aura repris le contrôle de son territoire et repoussé les répliques éventuelles du coup de main de samedi. Mais Israël devra très vite lancer une enquête interne qui situera les responsabilités :  le gouvernement de Benjamin Netanyahu va passer une phase très difficile.

Coup d’arrêt à la diplomatie.

Des têtes tomberont. M. Netanyahu lui-même sera sur la sellette et il serait bien avisé de renoncer à sa réforme judiciaire, un projet de loi pour mettre les élus politiques à l’abri de la justice (ce qui porterait un coup sévère, peut-être fatal, à la démocratie), et ranger dans ses tiroirs un texte contre lequel les Israéliens manifestent massivement tous les samedis. La guerre soudaine du Hamas et la riposte d’Israël, qui s’annonce longue et sévère, vont geler les fameux accords d’Abraham qui  posent des passerelles entre Israël et quelques pays arabes. De même, le rapprochement entre l’État juif et l’Arabie saoudite sera doute gelé.

Régimes hors la loi.

Les Israéliens retrouvent toujours leur unité quand la patrie est en danger. Ils se battront ; et les réservistes qui refusaient d’être mobilisés à cause de la loi scélérate en préparation sont retournés au combat comme un seul homme. Le gouvernement actuel, une fois la crise passée et si toutefois le calme revient, pourait bien faire les frais de cette crise sans précédent. Ce qui entraînerait une nouvelle donne diplomatique dans tout le Proche-Orient. L’offensive du Hamas souligne la violence croissante d’un monde dont les points chauds ne cessent de se multiplier. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, la reconquête du Haut Karabakh par les forces de l’Azerbaïdjan, la tension entre l’Est et l’Ouest, la multiplication des régimes autoritaires,  les renoncements aux valeurs démocratiques, tout concourt à un monde plus dangereux, avec une ONU impuissante et une floraison de régimes hors la loi.

Rien ne sera plus comme avant.

L’Iran se garde bien de revendiquer sa participation probable à la guerre du Hamas, mais le Hezbollah, clan chiite surarmé et basé au sud-Liban, a tiré quelques salves en direction d’israël, qui a riposté. Rien ne dit que l’Iran, le Hamas et le Hezbollah ne vont pas se coaliser pour rayer Israël de la carte. Cette fois, cependant, les forces israéliennes sont en état d’alerte et le formidable effet de surprise obtenu hier par le Hamas ne se reproduira pas. On fera toutes les prédictions possibles, mais une seule chose est sûre : pour Israël, rien en sera plus comme avant. On espère simplement que M. Netanyahu tirera la leçon logique de son terrible échec.

RICHARD LISCIA

Publié dans Non classé | Laisser un commentaire

La politique de l’ignoble

Poutine « ne tire pas pas sur des civils »
(Photo AFP)

Groza est un village à l’est de l’Ukraine qui comptait quelque trois cents habitants. Deux cents n’ont pas supporté leur sort et ont choisi l’exil. Ceux qui sont restés se sont réunis pour parler de la guerre. Un missile russe en a tué 51 dont des enfants.

UN FAIT-DIVERS ? La routine militaire ? Non, un crime contre l’humanité assorti d’une hypocrisie répugnante quand Vladimir Poutine a commenté l’affaire en affirmant que son armée ne visait que des objectifs militaires.  Le maître du Kremlin éprouve une joie sinistre quand il peut compenser une défaite navale (sa flotte en Mer Noire a quitté Sébastopol pour gagner un port mieux abrité et plus lointain) par un assaut contre des civils commis délibérément.  C’est vrai que les Occidentaux ne comptent pas aller le chercher à Moscou pour l’arrêter, le juger et le condamner. Il s’estime invulnérable, tout en prenant mille précautions, ce lâche, pour ne pas être victime d’une cabale de palais.

De la « fatigue » à la défaite.

On parle beaucoup de lassitude ces jours-ci : ce serait celle des soutiens à Volodymyr Zelensky qui trouvent le temps de la guerre beaucoup trop long. Peu importe  que les Ukrainiens portent le fardeau de toutes les souffrances, la « fatigue » mentale des Occidentaux porte en elle les germes de la défaite. En somme, on en est à reprocher aux Ukrainiens le cauchemar national qui leur est infligé. Je ne vois pas comment on pourrait persuader les « las » qu’ils ont tort, qu’ils ont besoin de se requinquer et de reprendre le chemin de la détermination.

Le beurre et l’argent du beurre.

On ne dira jamais assez que ce sont aussi nos libertés que défendent les Ukrainiens, que s’ils s’installent en Ukraine, les Russes finiront par s’en prendre au États baltes et à la Moldavie et qui sait ? plus tard à la Pologne d’où ils pourraient narguer l’Allemagne. Il existe des pays européens, par exemple la Hongrie, qui n’ont aucun reproche à adresser à Poutine. Des pays qui, adhérents de l’Union européenne, veulent le beurre et l’argent du beurre. L’Europe les séduirait bien davantage si elle se contentait de leur verser des subsides et peu importe s’ils ne respectent pas les règles de droit régissant l’UE.

Cheval de Troie.

À ceux-là, il est temps de dire, et sur un ton ferme, que l’Europe n’a pas besoin d’un cheval de Troie venu de Moscou. Nous n’avons rien à faire avec Poutine et il ne nous sera utile que lorsqu’il sera mort politiquement, ce qui ne va pas tarder. Sa violence, sa barbarie, ses ignominies sont exacerbées par ses revers sur le terrain, par le tour extraordinairement compliqué qu’a pris le conflit et par le fait que les Russes commencent enfin à se poser des questions. Cessons de ne voir en lui qu’une brute utile avec qui il est possible de négocier. Nous sommes dans une partie où il faut un  perdant et il est parfait pour le rôle. Ne craignons pas le chaos qui pourrait s’ensuivre dans la splendide Fédération de Russie. Pensons seulement à ce qu’il adviendrait si Poutine gagnait la guerre.

La valeur du sang.

La moindre des décences, la moindre des dignités, le moindre respect de soi-même, c’est de mesurer la profondeur de l’enfer poutinien, de comprendre dans quelle galère l’a conduit une ambition démesurée qu’aucune intendance ne soutient. On aimerait lui parler en tête-à-tête, hors micro : « Alors, Vlad, pas fatigué ? ». Nous avons été naïfs quand nous avons cru qu’on pouvait négocier avec lui, quand nous l’avons laissé construire un pouvoir impérialiste et nous n’avons pas mesuré la haine paranoïaque que nous lui inspirons. Allons-nous, aujourd’hui, continuer sur cette voie ? Les Ukrainiens n’ont-ils pas payé de leur sang notre détermination à les aider ?

RICHARD LISCIA

Publié dans Non classé | Un commentaire

Justice : réforme et procès

Eric Dupond-Moretti
(Photo AFP)

Le budget de la Justice va augmenter, des personnels recrutés et des prisons construites. Ce qui n’empêchera pas le ministre, Éric Dupond-Moretti, de comparaître le 6 novembre prochain devant la Cour de justice de la République à la suite d’une plainte de magistrats.

M. DUPOND-MORETTI insiste : la réforme de la justice est d’une importance historique. Et il est vrai que le gouvernement s’est lancé dans une aventure en prévoyant d’augmenter le budget du ministère de 9,6 milliards aujourd’hui à 11 milliards en 2027, avec, dès cette année, l’inauguration de trois prisons et une augmentation, dans les quatre ans qui viennent, de plusieurs milliers de cellules permettant d’abriter 78 000 détenus et d’améliorer enfin leur confort. Pour être exact, la système pénitientiaire a besoin de 15 000 nouvelles places, objectif qui ne sera pas atteint.

Plainte et contre-plainte.

L’effort est néanmoins remarquable et le ministre n’a pas tort d’insister sur son caractère historique. Le problème ne vient donc pas de lui, mais du contexte. C’est une longue histoire. Lorsqu’il était avocat, Éric Dupond-Moretti avait porté plainte contre des magistrats financiers qui l’avaient mis sur écoute dans le cadre des démêlés de Nicolas Sarkozy avec la justice.  Or Dupond-Moretti n’était pas l’avocat des personnes impliquées. Quand il a été nommé ministre, il a refusé de retirer sa plainte, ce qui lui vaut aujourd’hui d’être poursuivi par les magistrats.

Comique et historique.

Il est vrai que sa comparution dans un procès qui durera plus d’une semaine crée un malaise, ce que le ministre a vivement contesté ce matin. Il s’est évertué à démontrer que ses affaires personnelles ne l’ont pas empêché, au moins jusqu’à présent, de mener à bien une réforme attendue et d’une ampleur considérable. C’est le charme des gouvernements Macron, il conduit à des situations rocambolesques où le comique accompagne l’historique.

Écoutes excessives.

Il n’est pas impossible que, le mois prochain, le ministre de la Justice se rende compte de la position vertigineuse à laquelle le procès l’expose. Le pire, pour lui, c’est qu’il ne soit pas relaxé. Dans ce cas, c’en serait fini de sa carrière politique. Mais le pire n’est pas sûr. On était déjà surpris de ce que des magistrats écoutent des conversations entre des individus et leurs avocats, on l’est encore plus quand le système d’écoutes s’étend à des avocats qui ne sont pas concernés. M. Dupond-Moretti dispose donc d’une argumentation qui vaut la peine d’être utilisée : non, les avocats ne peuvent pas faire n’importe quoi, et les magistrats encore moins.

Une image flétrie.

Il demeure qu’une fois nommé ministre, il aurait dû faire la part des choses et retirer sa plainte, sachant notamment que les magistrats, quoi qu’ils en disent, se vengent avec délices. Il est curieux que le procès de Dupond-Moretti ait lieu avant celui des magistrats visés par l’avocat. Et au moment où la justice est appelée à être plus rapide, plus juste et moins encombrée; elle offre d’elle-même une image bien flétrie. L’écoute généralisée, y compris chez les innocents, est inacceptable et devrait faire rougir de honte ceux qui l’ont autorisée. Un ministre de la Justice qui semble ne pas croire à son impartialité, voilà qui fait tache.

RICHARD LISCIA

 

Publié dans Non classé | Un commentaire

Constitution : la réforme

Macron, réformiste permanent
(Photo AFP)

Un consensus se dégage progressivement sur la nécessité de réformer la Constitution. L’idée d’un élargissement des textes sur l’immigration est soutenue à la fois par la majorité et par les oppositions, mais avec des points de vue différents.

PEUT-ÊTRE FAUT-IL se méfier des changements qui apparaissent comme des solutions rapides et claires à tous les problèmes. Tous les partis souhaitent adopter une loi sur l’immigration qui durcissent les conditions d’asile en France mais Emmanuel Macron veut accueillir les personnes susceptibles de prendre les postes rejetés par les citoyens français alors que Les Républicains rejettent cette clause. On devine sans effort que, dans ce domaine, les négociations seront longues et qu’un référendum ne règlera pas la crise migratoire.

Les électeurs : pas plussages que les élus.

Souvenez-vous : c’est l’immigration clandestine qui a incité les Britanniques à adopter le Brexit par référendum. Huit années plus tard, la plupart d’entre eux s’en mordent les doigts : les frontières anglaises restent une passoire. Ne nous précipitons pas pour récuser l’immigration sans réserves, nous pourrions commettre une erreur historique. Le référendum est présenté comme un exercice de la démocratie directe, sauf que le peuple n’est pas plus sage que ses élus et qu’il peut se tromper de combat.

L’IVG, droit inaliénable.

De la même manière, le président de la République veut inscrire l’IVG dans la Constitution, façon de renforcer les droits des femmes. Les Républicains ne comprennent pas la nécessité de faire de l’IVG une contrainte  pour le corps médical, jamais enthousiaste à l’idée de procéder à un avortement. Il ne s’agit pas d’un argument spécieux, mais d’une question de conscience individuelle. Les amendements à la Constitution apparaissent comme une modernisation de la Loi fondamentale pour qu’elle réponde aux besoins actuels ou à venir de la population. Dans le cas de l’IVG, un amendement peut résoudre le problème ou au contraire envenimer les débats.

Plus de problèmes que de solutions.

Le référendum est un instrument de haute politique, mais tout aussi difficile à manier que le Parlement. Il est capable du pire ou du meilleur. Son utilité ne se révèle qu’à l’usage, mais une fois qu’un amendement est adopté, il est trop tard pour le remanier, e qui suppose un autre référendum.  Même si la sélection des sujets susceptibles d’être retenus  pour un changement par le vote populaire semble être partagé par tous les partis, le contenu de l’amendement, la façon dont la question est posée au peuple, l’efficacité du texte risque de rencontrer plus de problèmes que de solutions.

Une pomme de discorde.

Cela fonctionne un peu comme le 49/3 (qui pourrait être modifié ou éliminé par référendum). C’est une pomme de discorde aigüe, mais le gouvernement y a recours allègrement et continuera à l’utiliser dans les semaines qui viennent pour chacun des chapitres de la Loi de finance. Avec le 49/3 comme avec le référendum, on fait un pas de plus mais on ne sait pas exactement où l’on va. Tout est politique et la martingale qui contournerait la politique n’existe pas. Macron voit la consultation directe du peuple comme un instrument pour renforcer son pouvoir alors que les oppositions la considèrent comme un moyen de le déposséder de ses moyens d’action.

RICHARD LISCIA

Publié dans Non classé | Un commentaire